L’Île longue

Une jeune femme se rend à Téhéran, avec pour motivation de  » s’infecter directement » du mystère de ceux de là-bas. Elle rencontre Tala dans une ville sans lampadaires le jour de l' »ashoora « , et cette présence outre-noire, qui part  » loin en collecte des mots qu’il faut pour dire  » transcende les attentes de sa quête. Tala est mère d’une toute petite fille, Bijan, et toutes vont rapidement, avec pudeur mais détermination, faire famille, comme on fait front ou sororité. Ce triumvirat qui a élu la douceur comme langage commun s’affaire à percer une énigme: la mère de Tala, décédée récemment, a laissé derrière elle un  » carnet du dedans« , aussi intime que sibyllin. En le déchiffrant à tâtons, l’occurrence de Qeshm leur paraît criante: il s’est joué dans cette  » île longue » un pan crucial qu’il leur faut élucider. Leurs malles sont légères, mais quel cri vont-elles récolter par-delà la mer, au jour brûlant? Dans L’Île longue, densément peuplé, la Belge Victoire de Changy apprivoise les mots (les siens comme ceux d’ailleurs) comme Bijan appréhende les choses nouvelles, en les caressant du bout des doigts, en les posant à distance aimée. Et nous invite à mettre nos pas dans ceux de cette tribu recomposée et solaire.

De Victoire de Changy, éditions Autrement, 200 pages.

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