Myriam Leroy
Myriam Leroy Journaliste, chroniqueuse, écrivain

22.25 ARTE

UNE SéRIE ARTE. AVEC JONATHAN COHEN, JEAN-MICHEL PORTAL, BENJAMIN BELLECOUR.

Ils sont 4 à chatouiller la trentaine et à flipper comme des malades, l’air de rien. Hassan, François-Xavier, Vincent et Mano ont peur de vieillir, peur de s’encroûter, de voir leurs rêves s’éteindre, de devenir aigris. Alors, un soir, ils décident de passer un pacte. Un contrat du genre costaud. Clause n°1: « A 21.00 précises, lorsque sonneront leurs montres, les membres devront opérer simultanément une rupture avec leur copine du moment. Cette rupture se doit d’être sans ambiguïté, sans appel, et finale. » Clause n°2: « Port obligatoire de la montre bleue pendant toute la durée du pacte. » Clause n°3: « Chaque vendredi soir, les membres seront obligés de faire la fête tous ensemble dans un lieu qui sera déterminé au cas par cas par la majorité. » Et ainsi de suite. Ils espèrent que ce purgatif drastique leur donnera les moyens de vivre à 100 à l’heure, de donner du corps à leur éventuelle future biographie. A l’heure dite, le lendemain, la bande largue les amarres pour de bon. Enfin presque… Hassan n’ose pas quitter Cathy et Mano voit ses désirs devancés par ceux de sa copine, qui le plaque sans ménagement. François-Xavier et Vincent, en revanche, se défont comme prévu du boulet qu’ils traînent – avec une élégance toute relative. Que la fête commence!

HéNAURME

Adaptés d’une série culte au Québec, Les invincibles étaient d’autant plus attendus en France qu’il manquait cruellement au paysage audiovisuel une fiction qui parle aux adulescents, ces adultes ayant prolongé leur passage par l’adolescence, matériau dans lequel la fiction US a taillé la plupart de ses héros contemporains. Le hic, c’est qu’en faisant le saut outre-Atlantique, le feuilleton a non seulement perdu beaucoup de son audace, mais a surtout eu la mauvaise idée de conserver des caractéristiques nord-américaines (comme le fameux syndrome de l’homme rose) très éloignées de la culture amoureuse européenne (eh oui, ça existe). Difficile donc de croire à ces histoires de grands gamins qui se cherchent, d’autant qu’elles sont enrobées dans une forme volontairement décalée (de la prise de parole en face caméra façon documentaire à l’insert de planches de comics) dans laquelle on tente vainement de trouver une cohérence. Bref, Les invincibles se vautrent dans l’hénaurme.

On y sauvera toutefois le rythme pop des enchaînements, et quelques personnages sympathiques comme le rockeur Mano, interprété par Jean-Michel Portal, un comédien à la bouille attachante. l

Myriam Leroy

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