Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

20.45 La Deux

S’il fallait croquer le portrait d’un « Monsieur Cinéma » en Belgique francophone, il aurait certainement les lunettes blanches du protéiforme Philippe Reynaert. Administrateur à la RTBF, présentateur de L’envers de l’écran et directeur, depuis 2001, du fonds wallon Wallimage, il évoque avec nous le Festival international du Film francophone de Namur (FIFF), auquel il consacre une émission spéciale.

Quel regard portez-vous sur l’évolution du FIFF, depuis sa création en 1986?

Je suis avec attention et admiration son développement. J’étais sceptique au départ, et je dois dire que les premières années m’ont conforté dans ma perplexité. Mais aujourd’hui, le festival est devenu incontournable en francophonie. Le seul vrai problème du FIFF, ce sont les infrastructures namuroises. L’exiguïté des installations limite forcément son développement. Il est peut-être temps de se demander si l’on ne devrait pas en faire un festival de Wallonie, enraciné dans d’autres villes.

Qu’est-ce qu’on peut attendre de la présence belge pour cette 24e édition?

Le fait que le festival ait choisi un film atypique en ouverture, Les Barons, me touche beaucoup. Avec son budget limité, ce film issu de la troisième génération de l’immigration est une comédie qui pourrait faire un carton. On aura également le film de Bernard Bellefroid ( La Régate), tourné à Namur par un Namurois, et qui est un bel exemple de l’ancrage du cinéma en Wallonie. La diversité sera également très importante avec le drame de Frédéric Dumont, Un ange à la mer, ou la comédie de Micha Wald, Simon Konianski.

Vous êtes coiffé d’une multitude de casquettes. Comment gérez-vous la situation?

Je suis employé avant tout par la Région wallonne, via la structure Wallimage dans laquelle je m’implique à fond. Quant à mes prestations télévisuelles, que je pratiquais bien longtemps avant Wallimage, elles résultent d’une réflexion de Jean-Paul Philippot qui, à peine intronisé, décrétait que mes lunettes blanches faisaient partie des meubles. J’ai donc beaucoup de casquettes, mais ça va, j’ai une grosse tête.

Quand vous présentez L’envers de l’écran, vous vous considérez comme un journaliste ou comme un animateur?

J’ai été critique de cinéma pendant trente ans. Mais j’y ai renoncé quand je suis entré chez Wallimage, car ce n’était pas déontologique. Le travail que je fais aujourd’hui à la télévision n’est pas un travail critique, contrairement à celui d’Hugues Dayez. Je joue le rôle de « metteur en lumière » des gens et des initiatives qui font que le cinéma belge francophone se développe et avance. Je ne serais pas choqué qu’on dise que je présente une émission de promotion du cinéma belge.

Guy Verstraeten

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