Le Weboscope du mardi 16 mars

Où l’on met le doigt sur une étrange censure promotionnelle, partons du décès de Jean Ferrat pour réfléchir sur nos attirances musicales propres et voyons venir les Predators ainsi que les Hermanos Inglesos.

Militant gay, le journaliste Didier Lestrade met ici le doigt sur un détail amusant pour certains, révélateur pour d’autres : il est certains gros films gay dont le marketing semble vouloir sinon taire du moins minimiser le facteur homosexuel tant que la production n’est pas rentable. Exemples récents : A Single Man et I Love You, Philip Morris. Lestrade n’a pas poussé la réflexion très loin, il bloggue sur le mode conversationnel et chicane simplement les errements promotionnels. Prenant le parti qu’à l’écran, dès que deux personnages sont gays, c’est un film gay, il oublie aussi qu’il peut ainsi en réduire considérablement la thématique (une série comme Six Feet Under, par exemple, n’est-elle donc qu’une série gay parce que deux personnages sont homosexuels?). Ce débat là se poursuit d’ailleurs dans les commentaires du post.

http://didierlestrade.blogspot.com/2010/03/gay-ma-non-troppo.html

Prenant le récent décès de Jean Ferrat pour départ, voici une intéressante réflexion publiée sur le site de La Blogothèque, comme ici géré par des trentenaires et des récents quadras nés dans un monde où le capitalisme pop a vaincu depuis longtemps et où les chansons engagées, fussent-elles signées Aragon, ne touchent plus forcément les coeurs :  » Quand on attend avec impatience la sortie du nouveau MGMT, quand on débat avidement des mérites respectifs du nouveau Midlake et du nouveau Gorillaz, quand on pleure la mort de Mark Linkous, de Vic Chesnutt ou de Michael Jackson, on ne se demande plus si son supermarché Carrefour passera l’hiver, si les banquiers vont vraiment se redistribuer entre eux les milliards de dollars que les États leur ont donnés. Et après tout, pourquoi pas ? Qui dans le grand public comprend encore vraiment quelque chose à l’économie ou à la géopolitique ? Dans ces conditions, il semble raisonnable de se construire des centres d’intérêt à sa portée, dont on parvient à identifier les tenants et les aboutissants. Si les luttes politiques qui ont construit la deuxième moitié du XXème siècle n’ont pu produire d’autre alternative que  » la jungle  » ou  » le zoo « , si  » La porte à droite  » est la seule qui s’ouvre encore, à quoi bon lutter ? En quoi peut-on encore croire ?  » 4 pages, 2 heures, on ramasse les copies à midi.

http://www.blogotheque.net/Nouvel-article,5338

Si le scénario du nouveau volet de la franchise Predator ne brille toujours pas par sa subtilité (des marlous surarmés contre des extra-terrestres à dreadlocks, pif paf pouf), au moins Predators semble correctement réalisé, convenablement produit (Roberto Rodriguez!!!) et joué par des acteurs n’ayant pas appris à jouer en mimant Les Experts dans leur salle de bains. Laurence Fishburne, donc, plus burné qu’un poisson quoi qu’on en dise. Mais aussi, Adrien Brody, si si, Adrien Brody, qui semble à la vue du trailer tout de même avoir moins de chances de survie face à un Prédator que devant King Kong!

http://www.traileraddict.com/trailer/predators/sneak-peak

Soulwax et The Glimmers avant hier, The Subs ce soir et demain, Los Hermanos Inglesos. Optimiste, vous décrétez que la techno pop compressée post-Justice à Gand en 2008-2010, c’est comme le punk à New York en 1974, la cold-wave à Manchester en 1980, les musiques produites à Seattle et Bristol début 90 : une émulsion créative qui balaye tout! Plus critique, fielleux pour les uns, réalistes pour les autres, vous ne pourrez tout de même pas vous empêcher de penser que c’est un filon qui s’exploite et… peut-être pas grande chose de plus (acide de variétoche, répondit l’écho!)

http://www.myspace.com/hermanosinglesos

Serge Coosemans

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