Le sauvage

Carlos prospère dans le commerce de chinchillas, de LSD et de morphine. Attisant l’attention d’une police corrompue et les pulsions mortifères des « bons garçons », branche paramilitaire du Mouvement des jeunes catholiques, il périt étouffé dans une citerne. Unique survivant de sa famille, son frère Juan Guillermo grandit dévoré par une soif de vengeance. Dans un quartier trépidant du Mexico des années 60, l’obsession ardente pour les femmes et la musique d’Hendrix font écho à la violence qui électrise la rue, les toits-terrasses, les bagarres, les cicatrices. Pour embraser son récit déstructuré, Guillermo Arriaga fait feu de tout bois: plusieurs épisodes hauts en couleurs impriment la rétine par leur énergie intarissable, la violence âpre, une soif d’en découdre. Jamais repu, le scénariste de 21 Grammes et Amours Chiennes collectionne certaines coquetteries stylistiques (psalmodies graphiques sur la page, poésie typographique…), voire encombrante: la quête d’Amaruq, trappeur inuit en quête d’un loup gris, véritable livre dans le livre. Arpentant tous les souterrains de la douleur, lorgnant du côté de Melville, London, Faulkner, Spinoza (y en a un peu plus…), Arriaga cultive la férocité de sa fresque non sans quelques gesticulations d’esbroufe.Sept cents pages, c’est trop;  » courtoisie mexicaine« , sans doute.

De Guillermo Arriaga, éditions Fayard, traduit de l’espagnol (Mexique) par Alexandra Carrasco, 688 pages.

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