Le Ladies Football Club

De Saison des roses de Chloé Wary (BD chez FLBLB) à Poule D de Yamina Benahmed Daho (L’Arbalète) ou à Toni Tout Court, premier roman de Shane Haddad (P.O.L), le football féminin est devenu un beau terrain littéraire à part entière. C’est aux prémices de la discipline et à sa symbolique d’émancipation que s’intéresse ici Massini ( Les Frères Lehman), dans cet étonnant roman en vers libres (une forme qui impulse un rythme ad hoc). Nous sommes le 6 avril 1917 en Angleterre. Les hommes sont au front, les femmes triment dans l’usine de munitions Doyle & Walkers. À la pause, Violette Chapman, qui depuis toujours a fantasmé le football avec des figurines pieuses, s’autorise à frapper dans ce qu’elle croit être une balle. C’est en réalité un prototype de bombe qui, s’il n’explose pas, provoque une déflagration. Elles ont trouvé dans ces gestes -jusque-là réservés à leurs frères, pères ou maris- un élan qui révèle leur personnalité et augmente leurs vies. D’Olivia Lloyd, qui devient porte-parole de l’équipe, à Haylie, qui tout Marx en tête, s’oppose à Walker, leur patron, les voilà prêtes à ne plus s’en laisser conter, de l’usine aux matchs, et à habiter pleinement leurs nouveaux rôles. Drolatique et enlevé, Le Ladies Football Club rend un hommage vibrant et réellement incarné aux pionnières à crampons.

De Stefano Massini, éditions Globe, traduit de l’italien par Nathalie Bauer,

192 pages.

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