En Allemagne comme en Grande-Bretagne, on a fait le ménage sur YouTube. Des mesures révélatrices des nombreuses frictions suscitées par la diffusion souvent débridée des clips musicaux sur le web.

Phénomène ô combien frustrant et de plus en plus souvent rencontré au fil des pérégrinations sur le Net: à peine le temps d’apprendre la mise en ligne d’un nouveau clip sur YouTube que celui-ci a déjà disparu.  » This video is no longer available« , nous dit-on. Il a par exemple fallu fureter longtemps et même ruser pour découvrir la nouvelle vidéo d’Eminem, plusieurs jours pourtant après sa première apparition sur la Toile. Phénomène bien souvent symptomatique des relations d’amour-haine qui lient les majors musicales et le site le plus célèbre d’hébergement de vidéos. Les unes jouant de l’incroyable potentiel publicitaire de celui-ci, caressant à l’occasion l’espoir d’une explosion virale dont le web seul a le secret, tandis que les autres préfèrent s’en tenir à la lettre de la loi, faisant systématiquement le ménage dès qu’une vidéo de l’un de leurs artistes pointe le bout de son nez en streaming. Warner a ainsi décidé en décembre dernier de retirer ses vidéos du site suite à l’échec de négociations concernant le renouvellement d’un accord de licence.

Des attitudes contraires tout à fait symptomatiques de l’effet déstabilisant voire confusionnel qui continue d’accompagner le règne du tout gratuit et du tout disponible sur Internet. Chez nos voisins européens en tout cas, on n’hésite pas à prendre des mesures radicales. Après la Grande-Bretagne, c’était à l’Allemagne, au début du mois, de supprimer la quasi totalité des contenus musicaux pouvant poser des problèmes de droits sur YouTube, l’équivalent teuton de notre SABAM n’ayant pas réussi à s’entendre avec la fameuse succursale vidéo de Google.Le grand nettoyage, en somme. Et maintenant, à qui le tour?

Si aucune disposition du genre n’est à l’ordre du jour chez nous, il est des initiatives qui semblent dessiner les tendances, régulées et lucratives pour tous, de demain. Ainsi de l’alliance passée entre YouTube et Universal pour le lancement de Vevo, un nouveau site spécialisé dans les clips musicaux dont l’ouverture est prévue cette année. Sa finalité première étant clairement de pacifier les relations entre le premier site de partage de vidéos et le premier éditeur mondial de musique. Le deal: YouTube apporte la technologie tandis qu’Universal fournit le contenu… et partage avec son nouveau meilleur ami les importants revenus publicitaires que Vevo est supposé générer.

Nicolas Clément

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