Le Don Quichotte de Terry Gilliam pourra-t-il finalement être montré à Cannes?

Terry Gilliam © BELGAIMAGE/Daniel Joubert
FocusVif.be Rédaction en ligne

Terry Gilliam montrera-t-il son Don Quichotte à Cannes? Le réalisateur saura mercredi en début d’après-midi si la justice française autorise la projection de son film en clôture de la 71e édition du Festival, le 19 mai.

L’ex-Monty Python âgé de 77 ans est en conflit sur les droits du film avec le producteur Paulo Branco et donc sur son exploitation.

Victime d’un malaise le week-end passé à Londres, où il vit, Gilliam a été hospitalisé avant de finalement rentrer chez lui dimanche soir, selon son entourage. Nul ne sait s’il sera rétabli d’ici dix jours pour être présent au grand rendez-vous que lui ont fixé les organisateurs cannois. Mais encore faudrait-il que son film y soit projeté.

La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a espéré mercredi que le juge des référés se prononcerait en faveur de Gilliam. « J’espère que le film pourra être montré. Il est toujours regrettable de prendre un artiste en otage », a-t-elle dit, interrogée dans le quotidien Nice-Matin.

Lundi, le Tribunal de grande instance de Paris, saisi en urgence par Branco, a assigné le Festival de Cannes pour avoir sélectionné L’Homme qui tua Don Quichotte hors-compétition afin de le diffuser en clôture. Le producteur portugais, via sa société Alfama Films, a déjà remporté trois victoires judiciaires aux dépens de Terry Gilliam, à qui il a acheté les droits d’auteur-réalisateur du film en avril 2016 pour le produire.

À la suite de différents désaccords artistiques et financiers avec Branco, le cinéaste britannique s’est alors tourné vers la société espagnole Tornasol et Amazon, qui faisaient partie de la structure de coproduction constituée par Alfama Films. Et c’est avec eux qu’il a finalement réalisé son film entre mars et juin 2017 pour 16,3 millions d’euros, mettant fin croyait-il à vingt ans de malédiction.

Terry Gilliam a alors lancé une procédure pour faire résilier le contrat de cession de ses droits à Paulo Branco. Mais en mai 2017 la justice française, saisie sur le fond de l’affaire, s’est prononcée en première instance en faveur du producteur. Une décision contestée par le réalisateur qui a fait appel. Le jugement est attendu le 15 juin.

Le Festival de Cannes, qui s’est ouvert mardi soir, a clairement pris le parti du réalisateur mais affirmé qu’il respecterait la décision de la justice française. L’adaptation très libre du classique de Cervantes réunit Jonathan Pryce (Brazil), en ingénieux hidalgo, et Adam Driver (Star Wars: le Réveil de la Force) en Sancho Panza.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content