L’Armée des ombres

© Raymond Voinquel

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean-Pierre Grumbach rejoignit Londres, prit le pseudonyme de Melville (en hommage à l’auteur de Moby Dick) et entama un combat pour la France libre qui allait l’amener à la Résistance puis à participer au débarquement en Provence. Nul doute que sa mémoire intime des événements joua lorsqu’il adapta le roman de Joseph Kessel L’Armée des ombres, un quart de siècle plus tard. Le cinéaste génial du Doulos et du Samouraï y trouvait le matériau idéal d’un hommage tragique aux héros de la lutte contre l’occupant nazi. Au centre, l’histoire de Philippe Gerbier (joué par Lino Ventura), chef d’un réseau ciblé de plus en plus près par l’ennemi. Melville et Ventura étaient en froid depuis un incident de tournage sur Le Deuxième souffle. Mais même silencieux (ils ne se parlaient plus, ne tournaient ensemble qu’à cause d’un contrat les liant), leur travail est remarquable sur une œuvre à la force singulière, préférant à toute sublimation l’exploration sans fard des ténèbres de l’époque.

Drame historique de Jean-Pierre Melville. Avec Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse. 1969.

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