L’Adoption (tome 2)

De Zidrou et ARNO Monin, Éditions Grand Angle, 48 pages.

7

Le précédent album se terminait sur un coup de théâtre, digne des plus grands vaudevilles… s’il n’était tragique. L’histoire aurait pu s’arrêter là et une suite aurait pu s’avérer casse-gueule. Mais c’est sans compter sur professionnalisme de Zidrou, scénariste protéiforme. Petit rappel des épisodes précédents: Gabriel, retraité frustré et bourru, devient grand-père suite à l’adoption d’une petite Péruvienne par son fils et sa belle-fille. D’abord indifférent face à cette « intruse », l’ours mal léché va se laisser peu à peu conquérir par la fillette de trois ans. Le premier coup de maître est d’avoir dirigé ce second volet dans une autre direction. Nous retrouvons le bouillonnant septuagénaire à la découverte du pays de sa petite-fille. Celle-ci, devenue personnage secondaire, s’efface rapidement pour laisser la place à un nouveau protagoniste en la personne de Marc Legendre, parti à la recherche du corps de sa fille disparue quelques années plus tôt dans le tremblement de terre d’Arequipa. Les deux hommes, issus de la même génération, vont se lier d’amitié et parcourir ensemble le pays. C’est le prétexte pour développer une réflexion sur les relations humaines, et filiales en particulier: la disparition de sa fille chérie pour Marc et la rupture de la relation avec son fils pour Gabriel, qui n’arrive toujours pas à avaler le refus du rejeton de reprendre la boucherie familiale. La trame est relativement classique mais les dialogues sont savoureux. Et c’est ici que réside l’autre coup de maître: Zidrou déploie une palette insoupçonnée de tirades et joutes verbales que l’on pourrait situer entre Les Vieux Fourneaux et Les Tontons flingueurs. Plus subtiles que les premiers et moins systématiques que les seconds. Une belle surprise, touchante et drôle.

C.B.

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