La Jungle

© National

Nicolas Presl se fait le porte-parole des sans-voix. Déjà, dans Les Jardins de Babylone, il nous racontait les pénuries d’eau à venir et leurs conséquences sur les laissés-pour-compte, dans la grande tradition des récits d’anticipation. Toujours situé dans un avenir proche, ce nouveau récit mêle plusieurs thématiques allant des horreurs de la guerre aux migrations qui en découlent et aux abus sexuels subis par les femmes, pour finir par le mysticisme religieux. L’auteur vendéen ne choisit pas la facilité puisque sa marque de fabrique reste le récit muet. Cela ne l’empêche nullement de prétendre au titre de meilleur raconteur d’histoire de la profession. La subtilité du dessin permet une parfaite compréhension du récit grâce à l’expressivité des visages ainsi qu’une fidèle retranscription vestimentaire et une fine description des lieux. On comprend par exemple que le cadre géographique s’est déplacé de la région du Levantin -théâtre de ses précédentes histoires- vers ce qui semble être l’Inde. Il s’est recentré cette fois sur la destinée de deux personnages, l’un fuyant les horreurs qu’il a commises, mais toujours hanté par ses fantômes, l’autre, féminin, aspirant à une vie meilleure pour elle et son fils, mais se trouvant chaque fois rattrapée par une réalité qui lui rappelle sa condition de femme dans un monde d’hommes.

De Nicolas Presl, éditions Atrabile, 328 pages.

8

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content