Julien Broquet
Univers impitoyable
La suite de l’imbuvable Dallas vient de débarquer sur les écrans et déjà, les producteurs de la série pétrolière doivent réfléchir à la façon de faire disparaître JR.
La chronique de Julien Broquet
« Dallas, son univers impitoyable. Dallas glorifie la voix du plus fort. » Même en ayant tout oublié du feuilleton préféré de pépé et mémé, les paroles de son générique continuaient de nous hanter. Pas de quoi pour autant s’inquiéter, 21 ans après, du sort de Sue Ellen, Jr et Bobby. D’ailleurs, les stars de Dallas, les vraies, ont toujours été l’argent et le pétrole. Les deux grands perdants des années 2010.
Dans le temps, les eighties, quand plus de 40 millions de téléspectateurs s’abrutissaient chaque soir rien qu’aux Etats-Unis devant leur télévision, Dallas incarnait les années fric. On s’identifiait aux héros et rêvait de leur fortune. L’essence était à 20 francs le litre… Qui, à part les retraités qui ont encore une belle pension et pas mal de temps à tuer, a envie en 2012, alors que la crise fait rage, de suivre une famille de milliardaires obsédés par l’argent et le pouvoir?
300.000 Belges, pourrait vous rétorquer la RTBF, qui diffuse depuis quelques semaines la nouvelle vie des Ewing. Pourtant, rien pratiquement n’a changé. D’accord, Bobby veut remplacer le pétrole cher à son frangin par des énergies alternatives. Une petite touche d’écologie, ça ne fait pas de mal. Mais Jr continue, à travers leurs mioches respectifs, à lui asséner des coups en-dessous de la ceinture. Coups qui cesseront bientôt de pleuvoir étant donné que Larry Hagman a cassé sa pipe.
Hagman, atteint d’un cancer, avait déjà tourné six des quinze épisodes de la deuxième saison. Mais le bonhomme enterré, les producteurs se grattent les cheveux pour savoir comment « supprimer » son personnage. Accident avec disparition du corps? Déjà fait avec son père à la mort de l’acteur Jim Davis. Suicide? Il s’est déjà raté à la fin de la première saison. Selon le Hollywood Reporter, les scénaristes comptent provoquer son décès de la manière la plus décente possible. Sont-ce les mêmes qui, après la mort de Bobby, renversé par sa belle-soeur, avaient ressuscité le défunt réclamé à corps à cris et à courriers par les téléspectateurs leur faisant croire que toute la saison neuf n’était qu’un rêve de Pamela.
Les Schtroumpfs sans Gargamel…
Faire renaître une série de ses cendres est déjà évidemment casse-gueule. D’autres remakes et sequels comme Drôles de dames (produit par Drew Barrymore et arrêté après seulement quatre épisodes), Melrose Place ou Beverly Hills 90210: nouvelle génération se sont d’ailleurs gentiment ramassés. Mais un Dallas sans Jr, ce sera un peu un Damages sans Patty Hewes, un Game of Thrones sans Lannister, des Schtroumpfs sans Gargamel, une Petite Maison dans la prairie sans Nellie Oleson. Pour un feuilleton qui ne redoutait que la mort…
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici