Foo Fighters

« Concrete & Gold »

Distribué par Sony.

6

Album après album, Dave Grohl et ses Foo Fighters n’ont cessé de cultiver un certain « cool ». Non pas le cool branché des magazines indie spécialisés, mais bien un cool pépère à la Big Lebowski -en gros, l’antithèse d’un groupe « prise de tête » comme Radiohead. Les FF se font par exemple un devoir d’enchaîner les clips « goofy », jamais à l’abri du ridicule. Avec Grohl dans le rôle du « dude », star planétaire qui monte sur scène quoi qu’il arrive, même la jambe dans le plâtre, ou qui, aux paillettes, préfère organiser un barbecue dans les coulisses de Werchter…

Qui pourrait lui en vouloir? Issu d’un groupe -Nirvana- dont la gloire soudaine et l’endossement par son leader du pacte morbide « drugs & rock’n’roll » ont amené au drame, Grohl a, plus que n’importe qui, le droit de creuser un « classic » rock qui cherche moins à questionner qu’à célébrer. Avec le temps, les FF sont ainsi devenus aussi prévisibles qu’un repas au fast-food du coin. Ce qui peut faire l’affaire dans certains cas. Sauf que ces dernières années, chaque fois que vous vous laissiez tenter, vous vous aperceviez que la tranche de boeuf du burger avait tendance à s’amincir de plus en plus.

Avec leur neuvième album, Concrete & Gold, le groupe resserre heureusement un peu le propos. Sans effectuer de grande révolution de palais, mais en redonnant un peu d’épaisseur à ses morceaux. Où, comme sur le précédent Sonic Highways, il est question de citer ses influences: dans le désordre, les Beatles un peu partout (voire McCartney en particulier sur The Sky Is a Neighborhood), Led Zeppelin (Make It Right), Motörhead, Pink Floyd, etc. Mais là où l’effort précédent tenait de l’hommage, FF y trouve davantage matière à ressourcement.

L.H.

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