En images: Dranouter, avant/après

1975 © Dranouter
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

C’est un peu comme si, au départ, ils avaient tous eu la même marotte. C’est frappant quand on creuse la (pré)histoire des festivals made in Belgium. Tous partageaient une seule obsession: un goût monomaniaque pour les affiches blues-folk. La plupart des festivals trentenaires sont ainsi nés dans ce bain-là, avant, pour la plupart, de virer leur cuti pour s’adapter aux courants du moment. Sauf un. Longtemps, le festival de Dranouter est en effet resté accroché à ses racines. Lancé en 1975, l’événement a continué de tracer le sillon folk-celtique. Niché au fin fond des Ardennes flamandes, le village de 700 habitants a même acquis une réputation internationale en la matière. Le festival s’est d’ailleurs décliné dans un centre culturel ouvert toute l’année, un café et même un musée interactif dédié au mouvement folk.

En grandissant, l’événement n’a cependant jamais cessé d’élargir ses horizons. Toujours accro à l’idiome populaire, mais sans plus exclure les autres types de « folk » (allant piocher par exemple dans les musiques du monde), Dranouter finira carrément par déborder vers la pop. En 2010, le festival sabrera d’ailleurs définitivement l’étiquette: Folk Dranouter deviendra simplement Festival Dranouter. Modernisation? Trahison? Six ans plus tard, force est de constater que l’événement flamand a gardé une certaine allure. Libéré, sous-titré désormais « Festival of new traditions », le rendez-vous a trouvé une nouvelle cohérence. Certes, ses têtes d’affiche n’ont désormais plus grand-chose à voir avec les bardes barbus du début. Cette année, Dranouter a par exemple programmé le rock classieux de Balthazar ou les excursions poético-pop d’Emiliana Torrini. On pourra également applaudir l’Américaine Suzanne Vega, suivre la veillée soul du jeune Anglais Michael Kiwanuka, auteur d’un deuxième album d’excellente facture (lire sa critique dans le Focus du 5 août) ou assister au nouveau tour de piste de l’animal Arno. Comme l’exotisme des uns n’est pas forcément celui des autres, le festival a même invité la Française Zaz à rejoindre la plaine flamande… De quoi attirer un public assez large, qui retrouvera sur les plus petites scènes les dernières traces de l’obsession folk des débuts. On n’oublie jamais complètement ses premières amours…

FESTIVAL DRANOUTER, DU 5 AU 7/08. INFOS: WWW.FESTIVALDRANOUTER.BE

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