Poker, black jack, roulette: les jeux de casino font recette au cinéma. 21 confirme le rajeunissement d’une thématique toujours prisée par Hollywood.

Le jeu, l’argent qui s’y gagne et – plus souvent – s’y perd, les destins qui basculent autour d’un tapis vert, et puis le décor fastueux de ces temples du hasard (parfois contrôlé) que sont les casinos: il y a là de quoi séduire le cinéma. Depuis longtemps déjà, Hollywood s’invite à la roulette, au black jack, au poker. Il y mise gros, et y emporte souvent la mise. Une des images les plus mémorables de la production des années 1940 est celle du casino de Mother Gin Sling (Ona Munson) dans The Shanghai Gesture (1941), le sulfureux chef-d’£uvre de Josef von Sternberg où la sublime Gene Tierney glisse vers la perdition dans un Extrême-Orient de tous les fantasmes. Plus récemment, Martin Scorsese a marqué les esprits avec son fascinant Casino (1995), avant que Steven Soderbergh n’entame la folle et profitable saga des Ocean’s Eleven, Twelve et Thirteen. Cette dernière série à succès tirant son inspiration d’un film de 1960 ( Ocean’s Eleven, l’original) où Lewis Milestone emmenait à Las Vegas une bande de comédiens complices qui connaissaient bien l’endroit (Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr et Peter Lawford, soit le « rat pack » au complet). Même James Bond, en quête constante de légitimité par rapport à l’époque et à ses tendances, s’est mis au poker façon texane pour sa dernière aventure en date, un Casino Royale au titre repris de la plus délirante « bonderie », coréalisée en 1967 par plusieurs cinéastes dont le grand John Huston. La mode est clairement aux cartes, plus qu’à la petite bille qui roule. 21 ( Las Vegas 21), à l’affiche dès mercredi prochain, le confirme sur un mode rajeuni avec son histoire d’étudiants surdoués en maths, qui battent les casinos au black jack en conjuguant mémorisation des cartes tombées et calcul de probabilités. Plusieurs films de poker en tournage ou en préparation entendant par ailleurs surfer, eux aussi, sur cette vague « glamourisant » non sans ambiguïté les jeux de hasard…

L.D.

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