Dour : New look

Dour, nouvelle peau © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Dôme futuriste, club en containers et déco en sous-vêtements… Mercredi, le Woodstock hennuyer a inauguré ses nouvelles pénates.

« Ils sont quand même forts à Dour. Tu as vu? Cette année, ils ont même installé des ventilateurs ». Deux mecs se marrent (d’autres devraient tripper ce week-end) en regardant tourner les éoliennes. Nouveau site, nouveaux chapiteaux, nouvelles habitudes… Ce mercredi, Dour pend sa crémaillère. Les premiers curieux se promènent. Inspectent les lieux. C’est beau. C’est propre. On se croirait presque au Pukkelpop. Si la Last Arena, la Caverne et le Dub Corner sont fermés, le reste du site se met tout doucement en branle. Premiers pogos. Non, ce n’est pas devant un groupe de rock que ça se passe. On vit en 2018: ce sera à un concert de rap. Energie punk. Dans la Boombox, le 77 (des potes de Zwangere Guy et de l’Or du commun) soulève un bel enthousiasme…

Tandis que les uns s’affalent dans l’herbe devant Angleterre-Croatie, d’autres vont siroter un Gin dans le bar à cocktails à la vue panoramique (8 euros boisson, au singulier, comprise pour monter prendre l’apéro). Le festival a de la gueule, est plus clean mais n’a pas perdu son âme. Tiens, les stands de bouffe par exemple. Fini les vieilles tentes à papa empruntées au patro local… Ca fait nettement plus propre (on dirait presque Rock Werchter) mais les enseignes ont le sens de l’humour. Wok This Way, la Baraka Frites… Les organisateurs du festival ont dû embaucher Jean-Luc Fonck. Des petites culottes, des soutifs et des tongues égaient la déco. Décalé.

Près du Labo maintenant, il y a le Rockamadour. Petit club à ciel ouvert formé par des containers, l’oasis de tôle est un clin d’oeil à la salle de concerts que Carlo Di Antonio avait jadis ouverte en ville. L’endroit est cosy et plein de surprises. Quand on arrive, ce sont les 2 Many Dj’s qui mettent le son. Une cinquantaine de personnes boivent un verre. Des Bleus jouent aux cartes sans trop se retourner. C’est Klanken qui est annoncé. « Un projet composé par deux frères de Gand… Une machine métallique pour secouer le dancefloor et perforer les têtes. » Bonne blague… Aujourd’hui, au Labo voisin, ce sont eux les frères Dewaele qui font la prog et qui ont le pouvoir. Il y a Philipi & Rodrigo (celui-ci n’incendie pas plus Martinez qu’il fait des jeux de mots foireux) ou encore Bolis Pupul, autre signature du label des Soulwax… D’année en année, le mercredi de Dour ressemble de moins en moins à une mise en bouche. Il y a déjà des créations d’ailleurs. Comme Gangue. La rencontre franco-belge des producteurs Haring, La Fine Equipe et Fulgeance. Ils sont six sur scène derrière leurs machines pour fêter les annifs respectifs de Dour, de Marsatac (à Marseille) et de Nördik Impakt (festival à Caen des cultures électroniques). De quoi faire oublier les maillots bleus et les « on est en finale ». Vont quand même pas nous les briser comme ça pendant cinq jours…

A la Petite Maison dans la prairie qui a désormais des allures de dôme futuriste, Jon Hopkins avec son look de mannequin pour La Redoute fait un joli carton. Solution offensive. On n’est pas ici pour le coup dans l’ambient et l’introspection. A l’Elektropedia, tout le monde danse sur Mr Oizo. C’est Diplo today qui y gère la programmation. Et il a notamment invité l’électronicien français, cet étrange réalisateur au cinéma décalé. Quentin Dupieux (Steak, Rubber, Wrong mais aussi des clips pour Garnier, Metronomy et Tellier) donne une idée de l’ambiance qui va régner à la Balzaal tout au long du week-end. L’endroit est blindé massacre et en jette plein la vue. Dour avait mercredi soir des allures de gigantesque boîte de nuit et ce n’était qu’un début.

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