Dix livres à mettre dans vos valises pour cet été

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FocusVif.be Rédaction en ligne

Dans le flux ininterrompu des sorties de l’année, des romans nous échappent. À la veille de la grande migration et avant la sacro-sainte rentrée littéraire, voici une séance de rattrapage en dix ouvrages qui mériteraient une place dans vos bagages.

Lithium Tonic

Lithium Tonic

Lithium Tonic

De Bruno Boniface, éditions Au Pont 9, 252 pages

Carapatée dans un hôtel, la quarantenaire Cécile Dumas écrit son journal intime avant d’en finir. Vie de famille confortable, ribambelle d’amants dans le placard, psys interchangeables… La cardiologue bipolaire souhaite tirer un trait sur les up and down incessants qui la font carburer au lithium et gin tonic. S’il gagnerait à doser ses effets, ce deuxième roman un peu vert et “borderline” de Bruno Boniface pourrait séduire les fans de Fabcaro avec son portrait de Parisienne hystérique Rive gauche on the rocks. F.DE.

La Faille

La Faille

La Faille

De Franck Thilliez, éditions Fleuve/Noir, 504 pages.

Avec cette nouvelle enquête de Franck Sharko, Franck Thilliez évoque la fin de vie et l’acharnement thérapeutique à travers le destin d’une de ses collègues qui se retrouve dans le coma suite à une interpellation qui vire au fiasco. Des thèmes sociétaux et contemporains ainsi que des expériences de mort imminente au cœur d’un récit tendu pour ce qui restera comme l’un des romans les plus sombres et les plus malaisants de l’auteur français. Mortellement addictif! PH.M.

La Fractale Baudelaire

La Fractale Baudelaire

La Fractale Baudelaire

De Lisa Robertson, éditions Le Quartanier, traduit de l’anglais (Canada) par Jeannot Clair, 256 pages.

Dans une chambre d’hôtel à l’usure romantique, Hazel Brown, autrice en quête de destin, se réveille et découvre qu’elle a écrit l’œuvre de Baudelaire. Sous couvert d’explorer la mue et les errances d’une flâneuse dandyesque des eighties, Lisa Robertson profite aussi de ce jeu de masques érudit pour exposer quelles furent les perspectives étriquées de ses consœurs à travers le temps. La poétesse canadienne étincelle dans ce premier roman galvanisant et audacieux, ancré dans la langue et remarquablement traduit. A.R.

La Famille

La Famille

La Famille

De Naomi Krupitsky, éditions Gallimard, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jessica Shapiro, 400 pages.

Et si la mafia italo- américaine des années 30 nous était contée à travers les yeux de deux fillettes engluées dans cette toile dangereuse parce que leurs pères doivent allégeance à un caïd local? Au fil d’une amitié fusionnelle puis fragilisée par le temps et les caractères de ses protagonistes (Sofia, délurée et bouillonnante; Antonia plus craintive et réfléchie), Naomi Krupitsky signe un premier roman convaincant et tendre, comme le serait une union harmonieuse entre Elena Ferrante et Les Sopranos. A.R.

Les Carnets de l’Underground

Les Carnets de l'Underground

Les Carnets de l’Underground

D’abord publié au Québec, Les Carnets de l’Underground débarquent en Europe via les défricheuses éditions du Gospel, dans une version augmentée. “Doctorant en études médiévales le jour, club kid la nuit”, Gabriel Cholette conte dans cette sorte de journal ses échappées nocturnes de Berlin à New York en passant par Montréal, d’où il vient. De sa prose libre à l’accent québecois prononcé, il manie les tirets d’incises tel un Bret Easton Ellis millennial, et recense les expériences “entre le navire et le ravin” d’une génération plutôt sex, drugs &… electro. M.R.

Retrouver Fiona

Retrouver Fiona

Retrouver Fiona

De Dalie Farah, éditions Grasset, 288 pages.

La disparition à Clermont-Ferrand de la petite Fiona le 12 mai 2013 émeut l’Auvergne et la France. Mais lorsque Cécile Bourgeon, la mère de l’enfant, et son compagnon s’avèrent être les auteurs de violences répétées ayant entraîné la mort, l’émoi bascule de camp. Particulièrement touchée par ce fait divers survenu dans sa ville, Dalie Farah (Le Doigt) se jette dans le tourbillon des discours médiatiques et populaires qui condamnent avant la justice. Une dissection précise d’un récit de l’enfance vulnérable et des mères prises dans l’engrenage des addictions et de la violence. N.N.

Swan Song

Swan Song

Swan Song

De Robert McCammon, éditions Monsieur Toussaint Louverture, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Charles Khalifa, 2 tomes parus de 540 pages.

Après le jackpot de la saga Blackwater, les éditions Monsieur Toussaint Louverture dégainent une nouvelle traduction inédite: Swan Song de l’Américain Robert McCammon. En pleine guerre froide, l’auteur réalise notre pire cauchemar: la Russie et les États-Unis appuient sur le gros bouton rouge. Horrifique et post-apocalyptique, certes; mais avec ses arcs narratifs se succédant à un rythme effréné, Swan Song s’avère surtout ludique et palpitant. De la pulp litterature comme ils disent. Populaire, mais dans le bon sens du terme. M.R.

Colombian Psycho

Colombian Psycho

Colombian Psycho

De Santiago Gamboa, éditions Métailié/Noir, traduit de l’espagnol (Colombie) par François Gaudry, 592 pages.

Comme souvent chez Gamboa, l’orfèvre des lettres (très) noires colombiennes, on démarre dans le pur polar (des bras et jambes sont retrouvés dans une friche de Bogota mais leur propriétaire vit encore, en prison) pour atterrir dans le réalisme magique (la chaîne de crimes atroces mènent le quatuor d’enquêteurs jusqu’à… Santiago Gamboa et ses personnages de roman). On en ressort ébouriffé et plus au fait de la réalité colombienne d’aujourd’hui -crue et dantesque à la fois. S’il ne doit y en avoir qu’une, voilà la brique de votre été. O.V.V.

Danser sur des débris

Danser sur des débris

Danser sur des débris

De Chris Kraus, éditions Belfond, traduit de l’allemand par Rose Labourie, 224 pages.

Bien avant d’écrire La Fabrique des salauds, l’Allemand Chris Kraus réalisait en 2002 le film Scherbentanz dont ce Danser sur des débris reprend la trame, soit l’histoire de Jesko, jeune styliste atteint d’une leucémie. Son père et son frère ne trouvent pas mieux que d’organiser un don de moelle osseuse venant de sa mère alcoolique devenue zombie. Le point de départ de cette comédie caustique sur la mort contraint son protagoniste, baroque et paumé, à se confronter à une famille loin d’être conventionnelle. Déglingué, drôle et tendre à la fois. N.N.

Shit!

Shit!

Shit!

De Jacky Schwartzmann, éditions du Seuil, 320 pages.

Du fric, des flingues et des dizaines de kilos de shit entreposés là, trésor des pirates urbains.” Le pâle Thibault, “modeste socialiste” devenu conseiller d’orientation par conviction, découvre la banlieue en même temps que la réserve du gang d’Albanais, fraîchement assassinés, de sa tour. De quoi payer le voyage scolaire de quelques élèves démunis, se lancer dans un nouveau business et envoyer un gros coup de pied dans la fourmilière du politiquement correct. Entre La Haine, Breaking Bad et Family Business, le dernier opus de Schwartzmann mêle le rire, le noir et le smoker’s delight. O.V.V.

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