Délicatement bouleversant, « Le Lycéen » explore le deuil d’un adolescent de 18 ans
Titre - Le Lycéen
Genre - Drame
Réalisateur-trice - Christophe Honoré
Casting - Paul Kircher, Juliette Binoche, Vincent Lacoste
Durée - 2h02
C’est l’histoire de Lucas (Paul Kircher, excellent), adolescent de bientôt 18 ans dont le monde vole en éclats avec la mort de son père (Christophe Honoré) dans un accident de voiture sur une route de Savoie. Une tragédie qui le laisse en proie à la plus grande confusion, aiguisée encore par cette sortie de route comme prémonitoire survenue quinze jours plus tôt. Assailli aussi de sentiments contradictoires, oscillant de l’abattement à la violence -“ma vie est devenue une bête sauvage”, observe-t-il- alors que se succèdent les rituels obligés, de la veillée funèbre au funérarium. Et qu’il va bien lui falloir, entouré de sa mère (Juliette Binoche) et de son frère aîné (Vincent Lacoste), surmonter le traumatisme, apprendre à continuer à vivre et “métamorphoser le malheur en chagrin heureux”, pour reprendre la formulation du réalisateur… Quinzième long métrage de Christophe Honoré, Le Lycéen est peut-être aussi son plus intimement personnel, le cinéaste y abordant (comme déjà dans certains de ses romans et sa pièce Le Ciel de Nantes) la mort de son père et l’impact qu’elle avait eu sur l’adolescent qu’il était. Point d’exercice nostalgique pour autant, à quoi l’auteur préfère un film inscrit dans le présent traçant le portrait sensible d’un ado en pleine crise de deuil. Une entreprise dans laquelle le réalisateur se montre particulièrement inspiré, voix off et présent se confondant dans un récit sinueux filmé au plus près des sentiments et charriant une émotion profonde, à quoi le grain de la pellicule apporte une qualité immersive. Un film délicatement bouleversant, dont la poignante justesse n’est pas sans évoquer celle qui émanait de Plaire, aimer et courir vite.
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