Critique

De l’Orient à l’Occident

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Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Cette série documentaire, dont les trois premiers épisodes sont diffusés ce samedi, a pour ambition de rendre justice à l’Orient, à travers la magistrale influence qu’il a eue sur la civilisation occidentale. Programme vaste. Mais passionnant.

DOCUMENTAIRE DE MELISSA AKDOGAN, NICK GILLIAN-SMITH, JOHN FOTHERGILL, JACK MACINESS. ***
Ce samedi 1er septembre à 20h45 sur Arte.

Il est des gens qui savent comment vendre leur bidoche. Jugez plutôt: « Voici l’histoire de l’émergence du monde moderne telle qu’elle n’a encore jamais été racontée. » Waw… Quelle ambitieuse phrase d’introduction pour une série documentaire qui, de fait, se révèle tout à fait passionnante. Avec, comme seul petit souci, cette espèce d’insupportable discipline que s’imposent les documentaires du genre: apposer sur les commentaires de la voix off une musique ultra épique à tendance pompier, façon Vangelis. Et c’est casse-bonbons. Cela reste néanmoins un détail. Et heureusement, parce que l’objet de ces films (Arte en diffuse trois ce soir, tandis que les quatre autres épisodes seront au menu des deux prochains samedis) n’a rien d’anecdotique. Quelle est l’influence de l’Orient sur la civilisation occidentale? Une bien vaste thématique aux conclusions évidentes: bien plus que les conflits qui ont pu animer l’Orient et l’Occident, c’est l’interpénétration de leurs connaissances qui est scientifiquement relevant.

Bien épaulé par de splendides images de paysages et de chantiers archéologiques, le commentaire nous emmène ainsi 12 000 ans plus tôt, quand les premières formes de sédentarité sont apparues. L’analyse des premiers monuments connus nous apprend ainsi que les sociétés de chasseurs-cueilleurs étaient bien plus sophistiquées que l’on a pu le croire. Reste à savoir pourquoi et comment les nomades ont décidé de s’installer sur des terres permanentes. Ce que le film tente de nous résumer brièvement: difficile de brosser le portrait de plusieurs millénaires d’évolution en quelques minutes, malgré le fier postulat initial. Les ellipses sont forcément costaudes et on passe rapidement à la création de l’agriculture, puis aux fondements administratifs de l’écriture, voire aux origines des hiérarchies sociales et à la création des calendriers. Ce n’est pas la première fois qu’un documentaire tente de vulgariser ces bonds de civilisation. Comme dans les autres essais du genre, on en sort avec un paquet de réponses. Et tout autant de questions supplémentaires.

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