Tout ça (ne nous rendra pas le Congo) – Un jour mon Tour viendra

Rediffusé dans le cadre d’une soirée spéciale consacrée au cyclisme, ce Tout ça est, comme à l’accoutumée, un régal de documentaire sur le vif.

TOUT ÇA (NE NOUS RENDRA PAS LE CONGO) – UN JOUR MON TOUR VIENDRA, DOCUMENTAIRE DE DIDIER VERBEEK ET YVES HINANT.

Ce samedi 2 juillet à 22h30 sur La Une.

« Allez Thomas, bravo Thomas! Armstrong il est battable, hein! » « Il est peut-être battable, mais pas par moi! », rétorque Thomas Voeckler aux quelques fans venus quémander une dédicace dans un lobby d’hôtel. Effectivement, le boss l’emportera pour la 6e fois consécutive. Mais Voeckler aura tout de même, cette année-là (2004), arraché le maillot jaune du Tour de France durant une dizaine de jours. Au départ, il devait être le (anti) héros de ce 52 minutes consacré à la lose emmené par Didier Verbeek et Yves Hinant. Mais ses victoires l’ont écarté de la tête d’affiche: le sujet du documentaire reprogrammé dans le cadre de cette soirée consacrée au cyclisme est plutôt la figure du perdant, du gagne-petit du vélo, de celui qui se fait engueuler, humilier, celui qu’on doit motiver à coup de promo sur des voitures (« Un an d’utilisation gratuite si tu te classes Xe ») et que l’on fait dormir dans des chambres d’hôtel microscopiques aux murs badigeonnés de crépi.

Démarcations

La star de l’équipe La Boulangère (aujourd’hui Europcar) servira donc à creuser l’écart avec les contre-performeurs de la formation RAGT semences (dissolue à l’issue de la saison 2005). Lesquels s’inquiètent de rester dans les délais malgré une souffrance terrible, tandis que leurs dirigeants désabusés parlent de « se tourner vers les jeunes », « trouver un leader », etc., comme ils évoqueraient l’étal d’un rayon boucherie. Chair à canon du bitume, cette équipe souligne parfaitement la mythologie d’une course sans pitié, ingrate et cruelle, qui lamine les hommes et leur monture comme de vulgaires chiffons. Un jour mon tour viendra donne à entendre ces petites phrases qui nous échappent d’habitude, et qui en révèlent tellement sur le Tour: « Dégage connard! », « Je n’ai jamais autant souffert de ma vie », « Tu vas te branler ce soir? », « Je n’ai que des merdes, quand je ne me casse pas la gueule, je me fais mal tout seul… » Contrasté, ce film l’est à tous points de vue -à l’image des démarcations de bronzage qui caractérisent la carcasse des coureurs en fin de Tour. Rigolo. Emouvant, aussi. Jamais moqueur mais toujours cocasse. Un rediffusion fort bien pensée en queue de peloton d’un samedi soir qui verra se succéder un documentaire sur notre nouvelle star Philippe Gilbert et un regard sur la victoire 1971 du dieu cannibale Eddy Merckx. La course, elle, débute à 12h15 sur La Deux.

Myriam Leroy

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