Critique

Le Ruban blanc

Avec cette Palme d’Or, Michael Haneke frappait un grand coup, aussi âpre que sec. Un vrai moment de cinéma dur et audacieux à la fois.

LE RUBAN BLANC, DRAME DE MICHAEL HANEKE. AVEC CHRISTIAN FRIEDEL, ERNST JACOBI, LEONIE BENESCH. 2009. ****
Ce jeudi 17 mai à 23h05 sur France 3.

Palme d’Or au Festival de Cannes, ce très remarquable film de Michael Haneke cerne, dans un village, il y a cent ans, un mystère annonciateur de catastrophes à venir. Le réalisateur autrichien nous emmène dans le nord rural de l’Allemagne, à la veille de la Première Guerre mondiale. De bien étranges et inquiétants événements vont se produire, qui pourraient bien impliquer des enfants de cette communauté protestante figée par ses traditions. Tout en nous captivant avec son suspense (une enquête est menée pour découvrir qui se cache derrière des agissements de plus en plus criminels), le film montre comment des valeurs absolues inculquées à une génération vont pouvoir -entre autres- mener l’Allemagne vers la destinée que l’on sait, sous la direction d’un homme politique d’origine autrichienne… A Cannes, certains avaient râlé en voyant Isabelle Huppert, présidente du jury et interprète de Haneke (dans La Pianiste), décerner à ce dernier une Palme d’or forcément suspecte puisque les deux sont amis… Mais les immenses qualités du Ruban blanc font taire tout soupçon de favoritisme. C’est assurément un grand film, et une Palme méritée. Michael Haneke y confirmant tout à la fois sa maîtrise formelle et son art de traiter des sujets pertinents, importants, audacieux, scrutant inlassablement les causes et les effets de la violence dans notre société.

L.D.

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