Critique

Shameless

Traité globalement sur un ton humoristique, ce remake d’une série anglaise nous plonge dans le quotidien d’un père de famille pauvre et alcoolo.

SHAMELESS, UNE SÉRIE SHOWTIME CRÉÉE PAR PAUL ABBOTT ET ADAPTÉE PAR JOHN WELLS. AVEC WILLIAM H. MACY, EMMY ROSSUM, JUSTIN CHATWIN. ***

Dès ce vendredi à 20h45 sur Be Séries.

C’est curieux. Parfois, on se demande si les créateurs de séries n’en font pas un peu trop pour donner chair à leurs personnages. Si la construction, l’écriture et l’interprétation desdits personnages n’est pas artificielle. Et c’est dans ces cas-là, ironie, qu’on se rend compte que l’histoire est inspirée de faits réels. Comme pour Paul Abbott, qui s’est appuyé sur ses expériences personnelles pour tisser sa série. Resituons. Shameless, diffusée pour la première début janvier 2011, sur Showtime, est un remake de la série éponyme, petit carton de Channel 4, en Grande-Bretagne. Surfant sur la vague des adaptations (Skins, Being Human, Life on Mars…), souvent synonyme US de panne d’inspiration, Showtime s’est ainsi emparée d’un sujet grave, traité de manière tragi-comique par John Wells.

On se trouve à Chicago. Dans un quartier pauvre. Très pauvre. Frank Gallagher, petite panse, cheveux longs, alcoolo fini, « élève » ses 6 enfants tant bien que mal depuis que sa femme l’a quitté. Et on prend bien le soin d’enserrer « élève » entre 2 guillemets tant le garçon, plus souvent papa biture que papa modèle, se repose sur sa fille aînée pour faire tourner le ménage. Profitant d’une pension d’invalidité qu’il ne mérite pas, Frank passe son temps dans son bar préféré. En laissant ses gamins se débrouiller comme ils peuvent. Shameless chronique cette vie de misère, un sourire complice aux lèvres. Comme si tout cela, finalement, n’était pas si grave.

La crise en toile de fond, Shameless parle de pauvreté sans entrer dans les canons white trash de My name is Earl ou du très bon The Fighter. Ici, la misère matérielle n’empêche pas les personnages d’être malins comme des singes, d’avoir de la répartie, ou même une vie sociale satisfaisante. Avec un père alcoolique et schizophrène, une mère aux abonnés absents et une situation quotidienne incertaine, on s’interroge un peu sur la crédibilité du dispositif. Soit… De son côté, ce bon vieux William H. Macy, qui prête ses traits marqués au personnage de Frank, en fait beaucoup pour exister. Peut-être un peu trop. Trop écrit, trop joué. Pas désagréable, mais pas transcendant non plus.

Shameless, si l’on se base sur ses premiers épisodes, fait partie de ces séries arrivées un peu tard pour étonner. Par intuition, même si on ne l’a pas encore découverte, on se rabattra probablement davantage sur l’originale, qui en est à sa 8e saison.

Guy Verstraeten

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