Critique

Pop-O-Rama, nouveau rendez-vous incontournable de la culture en télé

Les bluesmen des sables de Terakaft. © VRT
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Pendant que la RTBF fête dans l’ennui, l’autopromotion et la platitude la plus totale le « talent musical » de la Fédération Wallonie-Bruxelles avec ses D6Bels Music Awards, la VRT au nord du pays fait le choix de l’audace, de la découverte et de l’impertinence avec un nouveau rendez-vous musical mensuel.

Le titre de l’émission présentée chaque premier dimanche du mois sur Canvas est un petit peu trompeur. Pour son premier numéro, début janvier, Pop-O-Rama est parti à la rencontre des Touaregs de Terakaft, formidables bluesmen des sables, et a promené dans Bruxelles les deux gugusses de Sleaford Mods. Rappeurs postpunk de Nottingham qui racontent avec un humour piquant les boulots précaires, le quotidien du sans-emploi et le dégoût que leur inspire la société de consommation, et ceux qui nous dirigent. Un peu de contre- culture et d’unde ground dans ce monde de brutes? Vous frappez à la bonne chaîne.

Après Patrick Smagghe, coordinateur du 4AD à Dixmude, c’est cette fois DJ Kong (22 Tracks, StuBru) qui sert de fil rouge à l’émission pour ce numéro très belge. Un professionnel du secteur de la musique, différent chaque mois, contextualisant les artistes sélectionnés. Loin des considérations commerciales et de toute ambition mercantile, Pop-O-Rama s’intéresse entre autres cette semaine au cas de Stuff. et de Madensuyu. Il raconte les débuts des premiers au WhiteCat, cave jazz gantoise, et les suit en répétition. Puis, les yeux bandés, se fait emmener dans la tanière secrète des deuxièmes et les montre en plein atelier bricolage. Eux qui ont conçu et fabriqué en bois l’artwork de leur dernier album. Il se promène enfin rue Neuve avec la poppeuse expérimentale et transgenre Meg Remy (US Girls) et sa caméra.

Qu’on aime ou pas la musique de ses invités, Pop-O-Rama a pris le pli de se pencher sur des artistes qui ont des démarches singulières ou à tout le moins un point de vue sur le monde. Chaque mois, en une petite demi-heure, trois projets alternatifs seront présentés. Présentés et commentés par un groupe de chez nous (Echo Beatty cette fois) installé dans une Opel Kadett relookée. Si la sélection reste aussi pertinente, Pop-O-Rama s’imposera vite (même pour les francophones avec un niveau de néerlandais tout ce qu’il y a de plus basique) comme un rendez-vous incontournable de la culture en télé. Coché à côté de Tracks dans tous les bons agendas.

MAGAZINE MUSICAL.

Chaque premier dimanche du mois, depuis le 12 janvier, à 22h10 sur Canvas.

Revoir les émissions en ligne: www.canvas.be/video/poporama

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