Critique

Les Hommes de l’ombre

Auteurs et interprètes sont au sommet de leur forme pour cette mini-série particulièrement captivante sur les ressorts du pouvoir.

LES HOMMES DE L’OMBRE, UNE MINI-SÉRIE FRANCE 2 CRÉÉE PAR DAN FRANCK ET RÉGIS LEFEBVRE. AVEC BRUNO WOLKOWITCH, NATHALIE BAYE, GREGORY FITOUSSI. ****

Ce mercredi 1er février à 20h35 sur France 2.

Cela faisait un petit temps qu’une série hexagonale ne nous avait plus tenus en haleine à ce point. Au point de nous enfiler les épisodes jusqu’au trognon, jusqu’au coeur de la nuit. La dernière en date? Pigalle, la nuit, mais dans un autre registre. Ici, la facture se veut plus classique. Et diablement bien exécutée. On y parle de politique incisive, de guerre de succession. Celle d’un président français victime d’une bombe humaine, alors qu’il visitait une usine en grève. A l’annonce de son décès et même avant, la campagne s’engage rageusement, sans pitié. Avec un Premier ministre bien déterminé à faire passer cet acte isolé et désespéré pour une attaque islamiste. Dans l’ombre pourtant, d’autres ambitions vont s’activer: celle d’un spin-doctor notamment, Simon Kapita, éminence grise du défunt président, qui se mettra en tête d’emmener vers les cimes du pouvoir Anne Visage, simple secrétaire d’Etat, mais victime, elle aussi, de l’attentat. L’ascension vers l’écharpe suprême se fera donc également au sein-même de la droite.

Belle réussite que ces Hommes de l’ombre. Parce que chaque mot (ou presque) y semble crédible. Que la tension se palpe au niveau politique et au niveau humain, que les enjeux émotionnels se confondent avec ceux de la République dans un ballet joliment maîtrisé. On pourra toujours ergoter sur le message politique finalement bien neutre du projet -en gros, il est important d’être intègre et de ne pas trop déborder vers la gauche ou vers la droit. On pourrait aussi tiquer sur le jeu de Bruno Wolkowitch, lequel enchaîne les mêmes moues de téléfilm en téléfilm. Mais pour être franc, le Bruno est bluffant dans son rôle de mentor (presque) parfait, aussi animé par ses belles ambitions centristes que par un sentiment de revanche (notamment contre son poulain, passé à l’ennemi). Nathalie Baye, dont nous vous disions la semaine dernière qu’elle avait touché un cachet record pour la circonstance, marque également cette mini-série de son empreinte, tout en nuances en en conviction. Ce soir, les épisodes 3 et 4 nous plongent dans les séquelles du mensonge d’Etat, celui fomenté par le Premier ministre pour instaurer la peur dans sa campagne ultra-sécuritaire. On en redemande. Suite et fin mercredi prochain.

Guy Verstraeten

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