Critique

Le Lauréat

Humour acide, vision critique, musique et interprétation au poil: c’est un grand film que nous livrait, en 1968, Mike Nichols. Toujours aussi fort.

LE LAURÉAT, COMÉDIE DRAMATIQUE DE MIKE NICHOLS. AVEC DUSTIN HOFFMAN, ANNE BANCROFT, KATHARINE ROSS. 1968. ****
Ce jeudi 22 mars à 22h50 sur France 3.

Belle idée des programmateurs de France 3, qui font suivre la diffusion de Last Chance For Love, un des films les plus récents de Dustin Hoffman, par celle de ce Lauréat qui lança la carrière de l’acteur alors toute fraîche, voici plus de 50 ans. Les chansons de Simon et Garfunkel accompagnent cette oeuvre toujours épatante, où un tout jeune homme fait ses premiers vrais pas (et quelques faux pas…) dans l’univers amoureux. Benjamin vient d’achever ses études avec succès. Fraîchement diplômé, il n’a pas trop d’idées quant à son avenir professionnel. Lors d’une réception, il fait la connaissance de l’épouse du patron de son père. Mrs Robinson (Anne Bancroft) perçoit l’intérêt du garçon, et s’amuse à le séduire, une entreprise où elle ne rencontre pas de difficultés majeures… Mais s’il découvre avec excitation les plaisirs du sexe avec une femme d’âge mûr, Benjamin n’en sera pas moins sensible, dans un registre plus romantique, au charme de… la fille (Katharine Ross) de sa maîtresse. Bien des complications s’ensuivront, dans un film à la fois léger en surface et sérieux en profondeur. Un film où l’humour sait se faire acide, et d’où se dégage aussi une vision critique d’une certaine société. Face à une Anne Bancroft superbe tant dans la séduction que dans la colère vengeresse, Dustin Hoffman signe une prestation mémorable. Son jeu tout en intelligence, d’une remarquable modernité, fit instantanément comprendre aux observateurs d’alors que ce jeune acteur avait tout d’un futur grand…

Louis Danvers

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