Critique

Dancer in the Dark

© RTL
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Lars von Trier s’essaie au drame musical, emportant avec lui l’adhésion, via notamment les performances de Björk et Catherine Deneuve.

DRAME MUSICAL DE LARS VON TRIER. AVEC BJÖRK, CATHERINE DENEUVE, DAVID MORSE. 2000. ***
Ce mercredi 10 octobre à 21h20 sur Plug RTL.

Il fallait toute l’audace, tout le cran et aussi le talent de Lars von Trier pour imaginer et mener à bien une entreprise comme Dancer in the Dark! Le souvent déroutant et parfois délirant cinéaste de Breaking the Waves signait voici une douzaine d’années une nouvelle oeuvre inclassable, mélange de comédie musicale, de (mélo)drame social et de polar… avec dans le rôle principal non pas une actrice mais bien la chanteuse islandaise Björk. Laquelle interprète Selma, une jeune immigrée venue de Tchécoslovaquie avec son fils et s’installant dans une petite ville industrielle des Etats-Unis. Elle trouve de l’emploi dans une usine métallurgique, où des conditions de travail difficiles, voire scandaleuses, mettent en danger sa santé déjà minée par une maladie héréditaire qui peut la rendre aveugle. Une maladie qu’elle pourrait éviter à son fils, si du moins elle avait l’argent nécessaire à son indispensable opération…

Entre tableau social et mélo lacrymogène (la suite est encore plus outrancière), le scénario de Dancer in the Dark n’évite pas quelques lourdeurs, et la mise en scène de von Trier se fait parfois trop démonstrative. Mais l’utilisation de musiques remarquables, composées et chantées par Björk elle-même, permet au film de transcender plus d’une fois ces limites pour donner naissance à des séquences fortes et à quelques images mémorables. Björk apparaissant, à plus d’un égard, comme la créatrice numéro un d’une £uvre où son réalisateur se montre dans une forme inégale. La Palme d’Or du Festival de Cannes et le Prix d’Interprétation remporté par l’Islandaise sur la même scène cannoise les mettent à égalité. Mais on sait que les rapports entre ces deux-là furent parfois difficiles et très souvent tendus. Le tout sur fond d’une thématique du sacrifice de la femme qui hantait déjà Breaking the Waves et qui resurgira ensuite dans d’autres films du cinéaste danois. Pour l’anecdote, on signalera que si l’action se déroule aux Etats-Unis, le tournage a eu lieu… en Suède. Et que la comédie musicale que répète la troupe amateur dans le film n’est autre que le fameux La mélodie du bonheur, de Rodgers et Hammerstein.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content