Critique

Christopher Lee – L’élégance des ténèbres

© DR

C’est parfois curieux, une carrière, une trajectoire. Surtout quand elle se dessine sur une si longue durée. Christopher Lee fait en effet partie de ces acteurs qui ont, de tout temps (ou presque, six décennies en tout cas) fait partie du paysage cinématographique.

DOCUMENTAIRE D’OLIVER SCHWEHM. Ce samedi 24 mars à 22.30 sur ARTE

Actif dans l’épouvante épouvantable, la science-fiction de pacotille, la série B en général, Lee s’est également faufilé, par-ci par-là, dans de grandes et ambitieuses productions. On se souviendra en effet d’un Tim Burton qui, pour les besoins de son excellent Sleepy Hollow, fit appel à l’une de ses idoles de jeunesse, avant que Peter Jackson et sa saga gagnante du Seigneur des Anneaux replacent définitivement Lee sur la pile des acteurs qui comptent.

Ce documentaire allemand, présenté dans le cadre d’une série documentaire consacrée aux rois de la série B, nous emmène sur les traces d’un gentleman, aristocrate d’origine, parfait multilingue, qui dédia sa carrière d’acteur à « ce petit quelque chose qui fait qu’on n’oublie pas un film, une prestation ». L’homme a tourné, tourné, et tourné encore. Des centaines de films. Partout dans le monde. Frénétiquement. Mais il a toujours laissé sa marque, celle d’un géant au regard pénétrant, au phrasé élégant, celle des Frankenstein en papier mâché et des Dracula (des tonnes de fois) sévères, celle de l’Homme au Pistolet d’Or et de Saroumane, qui lui valut une gloire bien tardive. Fouillé et propre, le film d’Oliver Schwehm nous en dit un peu plus sur un personnage comme seul le cinéma peut en proposer.

GUY VERSTRAETEN

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