Critique

Anna M.

Ce film étrange et fascinant prend pour personnage principal une jeune femme apparemment douce et timide, mais qui nourrit l’illusion potentiellement dangereuse que le médecin qui la soigne est secrètement amoureux d’elle.

ANNA M., DRAME DE MICHEL SPINOSA. AVEC ISABELLE CARRÉ, GILBERT MELKI, ANNE CONSIGNY. 2007. ***

Ce mardi 6 mars à 20h05 sur La Deux.

Ce film étrange et fascinant prend pour personnage principal une jeune femme apparemment douce et timide, mais qui nourrit l’illusion potentiellement dangereuse que le médecin qui la soigne est secrètement amoureux d’elle. Rien ne pourra la détacher d’une conviction qui va lui faire accomplir des actes de plus en plus extrêmes, au grand effarement du docteur à la vie familiale de plus en plus menacée… Récit tourmenté, écrit autour d’un personnage qui ne l’est pas moins, Anna M. offre un nouveau rôle difficile à cette actrice virtuose qu’est Isabelle Carré. Gilbert Melki, en « victime » de ses délires, livre lui aussi une prestation 3 étoiles. Le tout s’inscrivant dans la meilleure tradition du cinéma psychanalytique, où l’on peut situer notamment La Maison du Docteur Edwardes d’Alfred Hitchcock (tout récemment programmé à la télévision) et le dernier film de David Cronenberg, A Dangerous Method. Anna M. resta longtemps à l’état de projet difficile, voire impossible à concrétiser. Des comédiennes comme Charlotte Gainsbourg et Sylvie Testud furent impliquées à des stades antérieurs de l’aventure. Mais quels que soient les mérites de ces actrices remarquables, on est heureux que le rôle d’Anna soit finalement allé à Isabelle Carré. Une interprète au potentiel aussi spectaculaire que sa modestie, et dont l’art plein d’audace et d’expressivité rend inoubliable un personnage hors norme dans son état psychotique. Gilbert Melki est lui aussi formidable, dans un rôle qui fut initialement proposé à François Cluzet. Le comédien déjà très applaudi pour son travail dans la trilogie de Lucas Belvaux est absolument crédible en praticien persécuté par sa patiente. L’ensemble est riche en émotions, en nécessaire ambiguïté, aussi. Car nous ne sommes pas ici dans Liaison fatale, même si certains points communs existent entre le personnage d’Anna et celui joué par Glenn Close dans le film d’Adrian Lyne…

Louis Danvers

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content