Adamo, carnet de doutes

© Belga

A la fin de ce portrait, on voit Salvatore Adamo jouer au billard. Tout seul, contre lui-même. Métaphore jolie et simplissime qui résume à peu près tout le propos de ce film, tout comme son titre.

C’est effectivement à un carnet de doutes qu’on a affaire ici, un récit de voyage immobile, où la route, semée d’embûches, est celle de l’enregistrement studio de Zanzibar , sorti en 2003. EMI, la maison de disque du premier chanteur francophone au monde, avait demandé à Bertrand Burgalat de collaborer à ce disque, en lui apportant sa patte branchouille. Adamo, lui, avait l’impression d’y perdre son âme.

Le bonhomme est coriace, entêté, entier. Ce Zanzibar , il le terminera avec Universal, et les chansons goupillées avec Burgalat ne sortiront probablement jamais de l’ombre. Avec infiniment de sensibilité, notre estimé collègue Philippe Cornet raconte l’accouchement d’un l’album, et à travers lui, dessine de délicats visages d’artistes, tandis qu’il esquisse par petites touches une peinture d’une industrie du disque qui, quoi qu’on en dise, est parfois une histoire d’hommes avant d’être une affaire de pognon.

My. L.

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