Critique

[À la télé ce soir] La Trêve

Yoann Blanc dans La Trève © RTBF
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Issue du premier appel à projets lancé par la RTBF et la Fédération Wallonie-Bruxelles pour les séries belges, La Trêve est un vrai coup de pied dans le petit monde de notre production télé.

Ebranlé par la mort de sa femme dont il a du mal à se remettre, l’inspecteur Peeters (Yoann Blanc) décide de s’en retourner vivre là où il a grandi. Dans le petit (et fictif) village ardennais d’Heiderfeld et l’ancienne maison de son père où il part s’installer avec sa fille. D’habitude épargnée par les remous, Heiderfeld la paisible est rapidement secouée par le décès d’un jeune footballeur togolais qui défend les couleurs du club local. Qui a tué Driss retrouvé mort dans les eaux glacées de la Semois? Son concierge qui collectionne les objets nazis? Le cinglé qui habite dans une caravane sur les bords du cours d’eau? Ou peut-être les frères et soeur agriculteurs chez qui il a effectué quelques travaux, et dans la grange desquels il semble se passer de bien étranges choses? Entouré par des flics aux compétences « campagnardes »et aux intentions peut-être malveillantes, Peeters est lancé dans une partie de Cluedo grandeur nature. Partie qui le verra déterrer des secrets plus étranges, malsains et glauques les uns que les autres.

Audacieuse entreprise, dans le paysage audiovisuel belge et même plus largement francophone, que cette nouvelle série (10 x 52 minutes) proposée sur notre service public. Issue du premier appel à projets lancé par la RTBF et la Fédération Wallonie-Bruxelles pour les séries belges, La Trêve est un vrai coup de pied dans le petit monde de notre production télé. Ecrite par Stéphane Bergmans, Benjamin d’Aoust et Matthieu Donck (qui en est aussi le réalisateur), elle se distingue par son ambiance « consanguine » et risque de surprendre le tonton et la mémé habitués aux fictions ertébéennes plan-plan. Malgré ses atouts (son univers, de la gueule, de chouettes idées), elle souffre aussi de quelques défauts manifestes. Le générique (accompagné par un morceau de Balthazar), le cadrage, les ressorts narratifs, le coup du flic torturé… La Trêve a l’odeur de True Detective. La couleur de True Detective. Mais n’est pas True Detective. C’en est une (sous)déclinaison wallonne avec une louche de Broadchurch et le côté terroir et décalé du P’tit Quinquin. Les acteurs laissent par moments perplexe. Mais l’équipe, qui a dû boucler sept à huit minutes utiles par jour, disposait d’un budget de 250.000 euros l’épisode. Là où, à titre de comparaison, on prévoit 1 million au Danemark dont elle visait les standards de qualité. La Trève fait un pas dans la bonne direction. Reste à se donner les moyens de son talent et de ses ambitions.

SÉRIE DE MATHIEU DONCK, STÉPHANE BERGMANS ET BENJAMIN D’AOUST.

Dès le dimanche 21 février à 20h50 sur La Une. Diffusé simultanément en salles au Cinéma Aventure, Bruxelles. Infos et horaires: www.cinema-aventure.be

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