Les anecdotes du casting de The Wire pour les 10 ans de la fin de la série

Wendell Pierce et Dominic West dans The Wire de David Simon. © Ronald Grant Archive/Mary Evan

La « meilleure série TV de tous les temps » fête déjà le dixième anniversaire de son dernier épisode et à cette occasion, l’écrivain Jonathan Abrams a sorti un livre d’anecdotes sur l’histoire de la série, raconté par tous ceux qui ont participé à sa création.

Cela fait dix ans que le dernier épisode de The Wire a été diffusé sur la chaîne HBO. Beaucoup de critiques s’essaient à classer les meilleures séries de tous les temps et beaucoup ont du mal à placer la série de David Simon ailleurs qu’en première position. The Wire, c’est tout simplement un chef d’oeuvre télévisuel. Par l’écriture de David Simon, son esthétisme, sa subdivision en cinq saisons racontant chacune un thème sociétal brûlant, son casting qui révèlera beaucoup de stars… Par sa perfection, tout simplement. The Wire, c’est même plus qu’une série, c’est une analyse sociologique complète de la ville de Baltimore. Une analyse qui peut s’étendre à la société américaine toute entière.

Dans All the Pieces Matter: The Inside Story of The Wire, Jonathan Abrams a récolté toute l’histoire autour de la série préférée de Barack Obama, racontée par tous les acteurs, le réalisateur, les producteurs et tous ceux qui ont participé à la création de la série. Dans les bonnes feuilles publiées dans le magazine GQ, il nous révèle quelques anecdotes du casting de la série.

Wendell Pierce (William « Bunk » Moreland)

Ou comment avoir un rôle en ratant son audition. Le jour du casting, Pierce s’était engueulé avec un chauffeur de taxi et était super énervé. « Il était stressé, comme un ours qui aurait frappé un nid d’abeilles« , raconte David Simon. « Il s’excusait pour ce qu’il disait être une mauvaise lecture, mais il avait cet air de détective de Baltimore… Dès qu’il a commencé à lire, je me suis dit ‘C’est notre Bunk.' » David Simon lui a avoué plus tard dans la saison que ce n’était pas grâce à sa lecture durant l’audition qu’il avait été pris, parce qu’il était exactement comme Bunk dans la vraie vie.

Dominic West (Jimmy McNulty)

David Simon a révélé que John C. Reilly était au départ pressenti pour le rôle, mais lorsqu’ils ont essayé de se joindre, Simon ne pouvait pas parler, et quand il a essayé de le rappeler, Reilly n’a pas répondu. La raison? Sa femme ne voulait pas déménager à Baltimore.

Pour son audition, West a fait du McNulty. Devant se filmer et envoyer la vidéo pour le lendemain à l’équipe de la série, il a décidé de répéter la scène avec sa petite amie, qui lisait les passages de Bunk. West étant anglais et devant jouer un américain, il faisait rire sa compagne en forçant son accent, et l’a donc fait sortir de la pièce. Il ne restait plus que lui, et il décida de juste se filmer en laisser un silence pendant les répliques de Bunk. David Simon a trouvé ça tellement marrant, de voir un type réagir à des répliques imaginaires, qu’il a décidé de l’auditionner.

Lors de sa première rencontre avec Idris Elba, il ne s’est même par rendu compte qu’il était anglais. Il vivait à New York et son accent était parfait. C’est Elba qui a dû lui dire en rigolant: « Écoute, arrête avec ton accent anglais parce que tu bousilles le mien. »

Idris Elba (Stringer Bell)

Idris Elba avait postulé pour un rôle dans un film produit par Fox, et le casting était effectué par la même personne que celui de The Wire. Il n’avait pas été pris car son nom n’était pas assez connu. Alexia Fogel, la casteuse de la série, se sentait mal pour lui et a directement pensé à lui lors des auditions de The Wire. Pour Idris Elba, c’était la dernière si ça ne passait pas. « C’était la dernière audition pour laquelle j’étais chaud et qui pouvait changer ma vie. J’ai été auditionné en décembre et en janvier mon bail était terminé, ma fille allait naître… Soit j’avais le rôle et je restais, soit je ne l’avais pas et je n’aurais pas pu me permettre de rester, j’aurais dû partir. Le jour de la naissance de ma fille, j’ai eu le rôle. »

Michael K. Williams (Omar Little)

« Ils n’arrêtaient pas d’écrire, alors que je savais qu’Omar était gay: ‘Omar caresse les lèvres du garçon. Omar caresse les cheveux du garçon. Omar tient la main du garçon.’ Je me disais ‘Est-ce que les gays ne font pas l’amour? Tu vois ce que je veux dire? Ils ne s’embrassent pas? Ils ne s’attrapent pas? Écoute, il faut faire un pas en avant.' »

Michael B. Jordan (Wallace)

Il avait d’abord auditionné pour le rôle de Bodie, mais a été rejeté car trop jeune. Mais l’équipe de la série l’a rappelé plus tard pour le rôle de Wallace. Pour lui, Baltimore n’était pas étranger. « Si t’as été dans une banlieue, t’as été dans toutes les banlieues. Certaines sont différentes des autres, mais pour la plupart, la pauvreté reste la pauvreté.« 

Sonja Sohn (Shakima ‘Kima’ Greggs)

Comme la plupart des noirs vivant dans les zones défavorisées, elle n’avait pas une vision positive de la police. Elle a donc du comprendre les motivations des bons policiers et ce qui fait qu’un bon policier devient un policier. Kima était une bonne policière, celle qui indiquait les bons choix moraux de la police.

Lawrence Gilliard Jr. (D’Angelo Barksdale)

Son agent, sachant qu’il était originaire de Baltimore, lui a indiqué qu’il y avait une nouvelle série HBO qui se passait à Baltimore. Il lui a envoyé le script et directement il y a eu une connexion pour celui qui jouerait le neveu d’Avon Barksdale. « Instantanément, j’ai eu une connexion avec. Je me suis dit à moi-même ‘Je connais ces coins de rues, je connais ces rues, et je connais ces personnages. Je connais ces gens.' »

Guillaume Scheunders

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