Le monoxyde de dihydrogène, ce produit mortel qu’on consomme tous les jours

© capture d'écran YouTube/The Dihydrogen Monoxide Awareness
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Un mockumentaire en préparation tourne au ridicule les théories du complot qui utilisent des arguments scientifiques aussi tirés par les cheveux qu’à côté de la plaque. Poilant, d’autant plus quand on sait que le composé en question n’est rien d’autre que… l’eau.

« Le nombre de morts causées par le monoxyde de dihydrogène chaque année est astronomique, alors que les risques associés au produit chimique ne sont même pas cachés. Et pourtant, les gens continuent à le consommer avec insouciance et choisissent d’avoir peur de choses bien moins dangereuses. » C’est ainsi que The Dihydrogen Monoxide Awareness introduit le projet de financement de son documenteur sur Kickstarter, sur un ton volontairement s et proche du discours des conspirationnistes de tout bord qui pullulent sur la Toile.

Le canular n’est certes pas nouveau. C’est dans les pages « poisson » de son édition du 1er avril 1983 que le Durand Express, hebdomadaire michiganais, utilise pour la première fois le terme pour un article faussement scandalisé: il y aurait du monoxyde de dihydrogène (H2O!) dans les conduits d’eau de la ville. Dans les années 90, une bande d’étudiants américains prouvera d’ailleurs qu’en jargonnant avec la formule chimique de l’eau, il était facile de faire croire n’importe quoi aux gens. D’où le titre de leur étude, How gullible are we?, qui leur permettra de recueillir des milliers de signatures pour une pétition demandant de bannir l’usage de DHMO, soit une autre abréviation obscure qui ne désigne rien d’autre, elle non plus, que l’eau.

C’est qu’en usant d’un peu d’imagination, il est facile de prêter la cause de nombreux troubles à cet horrible monoxyde de dihydrogène: sa formule gazeuse peut causer de graves brûlures (coucou la casserole de pâtes), il est l’élément principal des pluies acides (ben tiens), on en trouve dans les OGM, les vaccins et les chemtrailsLa liste est bien sûr kilométrique.

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En plus de la réalisation du faux documentaire, qui promet d’interviewer tant de scientifiques que de conspirationnistes pour mieux tourner en dérision les inepties de ces derniers, le projet Dihydrogen Monoxide Awareness est également très actif sur les réseaux sociaux, où il manie un humour geek succulent. À voir, assurément.

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