Critique

[le film de la semaine] Zack Snyder’s Justice League: du long, et du lourd

Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Trois ans après une première mouture décevante, Justice League, la réponse DC à Marvel, sort dans le director’s cut plus cohérent de Zack Snyder.

Sorti en novembre 2017, Justice League, le pendant DC Comics aux Avengers de la galaxie Marvel, devait être fraîchement accueilli par la critique comme par le public, le résultat, une bouillie indigeste, n’étant certes pas à la hauteur des attentes. Et les fans de militer pour que le film soit restauré dans le montage voulu par Zack Snyder, le réalisateur écarté de la première version après le suicide de sa fille, Joss Whedon ayant été chargé dans l’intervalle d’en arrondir les angles (avec notamment l’appoint d’un humour seyant fort peu à l’univers DC). Des appels finalement entendus par la Warner, si bien que débarque sur diverses plateformes Zack Snyder’s Justice League, une nouvelle mouture pour laquelle le cinéaste a bénéficié d’une rallonge de 70 millions de dollars de la part du studio (mise à profit notamment pour soigner les effets spéciaux). Et qui, non contente d’être beaucoup plus longue (pour excéder les quatre heures), se révèle aussi beaucoup plus sombre, évoquant par endroits les Watchmen, portés à l’écran par ce même Snyder.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

L’histoire de Justice League reste globalement inchangée, même si elle est désormais découpée en six chapitres et un épilogue. Elle se situe peu après la disparition de Superman (Henry Cavill) alors que, l’humanité faisant face à une menace sans précédent, Batman (Ben Affleck) et Wonder Woman (Gal Gadot) tentent de réunir une coalition de métahumains afin de contrecarrer les sinistres desseins de Steppenwolf (Ciarán Hinds) et de ses hordes insectoïdes semant la désolation sur leur passage. Entreprise dans laquelle les super-héros vont bientôt être rejoints par Aquaman (Jason Momoa), The Flash (Ezra Miller) et Cyborg (Ray Fisher), pour découvrir que leurs efforts seront inutiles sans le concours de Superman…

Avec son montage à rallonge, le film de Snyder ne gagne pas seulement en lisibilité mais aussi en cohérence: alors que, comprimée en deux petites heures, la première version se bornait à empiler les scènes d’action sans guère de souci de liant, la nouvelle rend plus limpide un scénario pourtant plus dense, tout en étoffant les parcours et les contours de chacun des personnages. Justice League y trouve une ampleur accrue, sans céder par ailleurs à la tentation de la légèreté qu’avait maladroitement tenté d’imprimer Whedon. À quoi Snyder préfère une vision toute de noirceur, un postulat valable aussi bien pour la patine du film que pour sa tonalité d’ensemble, soulignée par la musique de Junkie XL (qui a remplacé Danny Elfman), et raccord, en tout état de cause, avec la teneur apocalyptique du propos. Le tout, emballé dans cette esthétique grandiloquente chère au réalisateur de 300. Du long, et du lourd.

Zack Snyder’s Justice League

De Zack Snyder. Avec Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot. 4 h 02. Disponible à l’achat sur diverses plateformes, et en VOD à partir du 08/04. ***

[le film de la semaine] Zack Snyder's Justice League: du long, et du lourd

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content