La Servante écarlate domine la soirée des Emmy Awards

Elisabeth Moss © Reuters
FocusVif.be Rédaction en ligne

La mini-série Big Little Lies et le thriller de science-fiction The Handmaid’s Tale (La Servante écarlate) ont triomphé lors d’Emmy Awards très politiques avec 5 prix chacun avec pour thème commun les violences faites aux femmes. L’émission satirique Saturday Night Live (SNL) suit de près, avec 4 prix, notamment grâce à l’imitation primée de Donald Trump par Alec Baldwin.

Big Little Lies, l’histoire de mères, leurs familles et leurs relations compliquées autour d’une école californienne, est porté par un casting de grands noms d’Hollywood dont le réalisateur canadien Jean-Marc Vallée, les co-productrices Reese Witherspoon et Nicole Kidman. Cette dernière a été primée pour son rôle d’une femme au mariage en apparence idéal mais en réalité brutalement battue par son mari, incarné par Alexander Skarsgard, lui aussi distingué dimanche pour un second rôle.

Nicole Kidman, en fourreau rouge, a rendu hommage à ses deux jeunes enfants et son mari, le chanteur Keith Urban. Elle veut que sa statuette soit sur l’étagère de la chambre de ses filles pour qu’elles se disent qu’à « chaque fois que maman ne nous a pas mises au lit, c’est pour ça ». L’actrice a souligné que Big Little Lies, diffusé sur HBO, braque les projecteurs sur le problème « entouré de secret et de honte » des violences conjugales: « c’est une maladie compliquée et insidieuse qui existe bien plus que nous ne voulons le voir ».

Reese Witherspoon s’est pour sa part réjouie d’une « année incroyable pour les femmes qui prennent le contrôle de leurs propres histoires » à l’écran, et Kidman a conclu en demandant « plus de superbes rôles pour les femmes s’il vous plait ».

The Handmaid’s Tale (La Servante écarlate) a de son côté empoché 5 prix dont l’Emmy de la meilleure série dramatique et celui de la meilleure actrice dramatique pour Elisabeth Moss, scientologue déclarée, poignante en captive violée. Cette adaptation d’un roman de la Canadienne Margaret Atwood dépeint un futur apocalyptique où l’Amérique est tombée aux mains d’une secte fondamentaliste chrétienne qui transforme les femmes fertiles en esclaves sexuelles.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

A propos de Margaret Atwood, qui a publié The Handmaid’s Tale il y a trois décennies, le scénariste Bruce Miller, primé dimanche, a appelé à la vigilance face à ses prophéties.

Kate Dennis, qui était nommée pour la réalisation d’un épisode, a déclaré à l’AFP que la série qui marque l’arrivée du site de streaming Hulu dans la cour des grands, fait écho aux menaces sur les droits reproductifs des femmes, dans certaines Etats américains ou européens.

Comme souvent, le présentateur de la soirée Stephen Colbert a asséné de nombreuses piques contre Donald Trump, qu’il a qualifié de « véritable star de la télévision l’an dernier ». Il a aussi souligné que « quoiqu’on pense du président, il a influencé toutes les émissions » télévisées récentes.

« Finalement, Monsieur le président, ceci est votre Emmy », a plaisanté Alec Baldwin en recevant sa statuette, dans une allusion au fait que l’hôte de la Maison Blanche, nommé plusieurs fois pour l’émission The Apprentice dont il était la vedette, n’a jamais décroché l’un de ces prix. Ajoutant qu’après avoir eu trois enfants en trois ans sa femme n’en a pas eu l’année passée, l’acteur a ajouté: « Quand vous portez une perruque orange, ça fait office de contraception ». Sa co-star de SNL Kate McKinnon a été couronnée d’un prix pour avoir incarné l’ex-candidate démocrate Hillary Clinton.

L’ancien porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, qui a démissionné fin juillet, a fait une apparition surprise aux Emmys, sous le regard amusé de Melissa McCarthy, primée dimanche dernier aux Creative Emmys pour en avoir fait une satire survoltée.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Sterling K. Brown a remporté la statuette de meilleur acteur dramatique pour la saga familiale This is Us de NBC, son deuxième Emmy en deux ans.

Côté comédie, comme prévu c’est la satire politique Veep qui l’a emporté pour la deuxième année d’affilée et son interprète principale Julia Louis-Dreyfus. C’est la sixième fois de suite que la comédienne triomphe pour ce rôle d’une femme politique incompétente et sans scrupule.

La soirée a aussi été marquée par la diversité des lauréats, entre Donald Glover, qui a glané deux Emmys pour Atlanta, et l’Anglo-Pakistanais Riz Ahmed pour The Night Of.

Les principaux vainqueurs des 69e Emmy Awards

Voici les vainqueurs des principales catégories de la 69e édition des Emmy Awards, les récompenses de la télévision américaine, remises dimanche à Los Angeles.

– Meilleure série dramatique: La servante écarlate (Hulu)

– Meilleure comédie: Veep (HBO)

– Meilleure mini-série: Big Little Lies (HBO)

– Meilleur acteur dans une série dramatique: Sterling K. Brown, This Is Us (NBC)

– Meilleure actrice dans une série dramatique: Elisabeth Moss, La servante écarlate (Hulu)

– Meilleur acteur dans une série, comédie: Donald Glover, Atlanta (FX)

– Meilleure actrice dans une série, comédie: Julia Louis-Dreyfus, Veep (HBO)

– Meilleur acteur dans un téléfilm ou une mini-série: Riz Ahmed, The Night Of, (HBO)

– Meilleure actrice dans un téléfilm ou une mini-série: Nicole Kidman, Big Little Lies (HBO)

– Meilleur film de télévision: Black Mirror: San Junipero (Neftlix)

Les moments clé de la soirée des Emmys

RESISTANCE

En recevant la statuette de la meilleure série dramatique pour La servante écarlate, adaptation d’un roman post-apocalyptique de Margaret Atwood sur une Amérique aux mains d’une secte totalitaire, le scénariste et producteur Bruce Miller a appelé à « rentrer chez soi, se mettre au travail, nous avons beaucoup de choses à combattre ».

BLIP BLIP

L’actrice Elisabeth Moss, consacrée pour son interprétation poignante d’une captive de secte fondamentaliste chrétienne maintenue en esclavage sexuel, a été censurée pendant la retransmission télé à cause d’un juron (« fuck ») qu’elle a laissé échapper deux fois en recevant son premier Emmy après 9 nominations.

PERRUQUE CONTRACEPTIVE

Alec Baldwin, couronné d’un Emmy pour son imitation du président américain Donald Trump dans SNL, a salué le président républicain d’un: « ceci est votre Emmy », allusion au fait que l’hôte de la Maison Blanche, nommé plusieurs fois pour les émissions de The Apprentice, n’a jamais décroché l’un de ces prix.

Ajoutant qu’après avoir eu trois enfants en trois ans sa femme n’en a pas eu l’année passée, l’acteur a plaisanté: « Quand vous portez une perruque orange (à l’image de la couleur de cheveux du magnat de l’immobilier, NDLR) ça fait office de contraception ».

MALADIE INSIDIEUSE

La star hollywoodienne Nicole Kidman a braqué les projecteurs sur « la maladie complexe et insidieuse » de la violence conjugale en recevant son prix d’interprétation pour Big Little Lies, où elle joue une femme au mariage en apparence idéal mais qui est en réalité brutalement.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content