Critique

[À la télé ce soir] This Train I Ride

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le rail peut être une passion dévorante. Certains aiment tellement les trains qu’ils s’achètent des locomotives électriques miniatures et s’aménagent des circuits dans leur cave ou leur grenier. D’autres prennent un irremplaçable plaisir à voyager en s’y cachant. On les appelle des hobos.

Littéralement, « hobo » se traduit par « clochard » ou « vagabond ». Il signifie aussi « saisonnier », « travailleur itinérant ». L’expression qualifiait jadis aux États-Unis des ouvriers SDF qui se déplaçaient de ville en ville le plus souvent en se planquant dans des trains de marchandises. Le terme, avec le temps, a désigné une figure de la rébellion solitaire. Arno Bitschy a suivi trois hobos. Trois femmes qui parcourent le pays avec leur sac de couchage et leur bonbonne d’eau. Roulant sur les rails de Pete Seeger, John Lee Hooker et autre Tom Sawyer. « Chaque fois que je vois un train, chaque fois que j’en entends un siffler ou que j’en aperçois un à la télé, je m’imagine déjà sauter dedans » , explique l’une d’entre elles. Elle est soudeuse. Elle a un petit carnet dans lequel elle écrit les règles à respecter pour se protéger. Accompagné par une musique de Warren Ellis, le fidèle compagnon de Nick Cave, This Train I Ride raconte ces marginales. L’aventure, le danger et la précarité. Leur coup de coeur, leur première fois, l’incroyable sentiment de liberté. Plongée au rythme des secousses de la machine dans les grands espaces américains et les besoins d’évasion.

Documentaire d’Arno Bitschy. ****

Lundi 21/12, 00h10, Arte.

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