Critique

[à la télé ce soir] The Mole

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Une invraisemblable immersion dans les trafics et les combines d’un pestiféré de la scène internationale.

Comment un père de famille danois de 44 ans est-il parvenu à infiltrer l’une des pires dictatures du monde? Comment un ancien chef de cuisine avec une pension d’invalidité pour pancréatite chronique s’est-il glissé au milieu de négociations sur le trafic d’armes et de méthamphétamine en Corée du Nord? C’est toute l’histoire de The Mole (« la taupe »), le nouveau documentaire de Mads Brügger. En 2009, Brügger vient de réaliser The Red Chapel, dans lequel il tourne en ridicule le régime de Pyongyang et il est banni du pays. Ulrich Larsen le contacte sur Messenger. Il veut révéler au grand jour les méthodes de Kim Jong-un et propose au réalisateur plus que dubitatif d’infiltrer pour lui l’Association d’amitié dano-corénne. À partir de ce cercle de vieux Danois à la masse fans de la Corée du Nord qu’ils considèrent comme un paradis sur Terre, Larsen va rapidement grimper les échelons dans la hiérarchie des sympathisants au Régime. Sous l’aile d’Alejandro Cao De Benós, aristocrate espagnol qui représente le pays communiste à l’étranger, il sera même invité à jouer les intermédiaires et embauchera un faux investisseur pour mettre à jour avec des preuves irréfutables le contournement par la Corée des sanctions internationales. Documentaire en deux parties bâti sur des images partiellement filmées en caméra cachée et sur des séances de débriefing avec une experte qui a travaillé pour les services de sécurité britanniques, The Mole est une invraisemblable immersion dans les trafics et les combines d’un pestiféré de la scène internationale.

Documentaire en deux parties de Mads Brügger. ****

Jeudi 21/01, 20h30, Be Ciné.

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