Critique

[à la télé ce soir] Sous le soleil de Pialat

© WILLIAM KAREL
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

On le disait provocateur, tyrannique, râleur, inclassable, dérangeant, autodestructeur. Mais qui était vraiment Maurice Pialat, ce réalisateur réputé pour son mauvais caractère?

Il nourrissait l’impression de ne jamais être compris de personne. William Karel qui fut un temps son photographe de plateau, ne devait rester qu’un jour ou deux sur le tournage d’ À nos amours, y est resté sept mois, puis a suivi Pialat les cinq années suivantes. Il tire ici le portrait d’un cinéaste rare. Dix films en 40 ans, c’est peu. Mais c’est beaucoup pour ceux qui les ont vus. Avec à la clé trois César et une Palme d’or à Cannes tout de même. Sous le soleil de Pialat raconte les Arts Déco, les Beaux-Arts, un temps où il préférait devenir un peintre moyen qu’un grand cinéaste. Puis aussi l’amertume et le ressentiment qui traversent sa vie et son oeuvre… Le manque de temps, de moyens, d’argent… Sa soif d’authenticité, sa cruauté totale et son côté animal. Marlène Jobert, Nathalie Baye, Sandrine Bonnaire, des images d’archives de Depardieu, Huppert, Marchand, Dutronc, Truffaut, Chabrol et Berri éclairent l’ombre d’un écorché vif.

Documentaire de William Karel. ****

Lundi 18/10, 22h35, Arte.

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