Critique

[À la télé ce soir] Romain Gary, le roman du double

© Gallimard/Jacques Robert
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

C’est l’une des plus grandes mystifications littéraires de l’Histoire. En 1975, un écrivain qui n’existe pas reçoit le prix Goncourt.

Romain Gary n’a pas seulement inventé une oeuvre, La Vie devant soi, il a aussi inventé son auteur, Émile Ajar. Gary est très critiqué à l’époque. Il veut se libérer de son propre personnage et retrouver une vraie liberté d’expression. Non content de se choisir un nom d’emprunt, il embauche son petit-cousin, Paul Pavlowitch, pour jouer le rôle et mène tout le monde en bateau. Des maisons d’édition (la sienne comprise) aux médias en passant par le public. « Tout le monde a à un moment donné envie de changer de peau. De redevenir un débutant. De retrouver une certaine virginité. De partir dans une nouvelle direction« , dit-il. Mais comment un tel complot a-t-il été possible? Comment Gary est-il parvenu à garder le secret jusqu’à sa mort en 1980? Philippe Kohly le raconte jusque dans la paranoïa, la dépression et son mariage avec Jean Seberg, qui a éprouvé l’homme et diminué l’écrivain. Le récit d’une brillante supercherie.

Documentaire de Philippe Kohly. ***(*)

Samedi 5/12, 22h25, France 5.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content