Critique

[À la télé ce soir] Preacher (saison 4)

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Les mésaventures de Jesse Custer, ce pasteur malgré lui d’une petite ville du Texas, investi de pouvoirs surnaturels et entouré de comparses qui le sont tout autant (Tulip et le vampire irlandais Cassidy) trouvent avec leur quatrième saison une nouvelle et ultime démesure. Adaptée du comics éponyme, cette série parfaitement iconoclaste et déglinguée aura divisé les fans, fasciné et initié bien des néophytes. La quête de Dieu (non, sans rire) du vrai-faux pasteur Custer, accro à la clope, l’alcool et les menus plaisirs, se poursuit alors qu’il doit, en compagnie de Tulip, sa girlfriend infernale, délivrer Cassidy du Graal, cette multinationale de l’ombre qui entend préserver la pureté de la lignée christique, quitte à oeuvrer avec les forces du Mal et déclencher l’holocauste nucléaire. La tonalité punk, volontiers anarchiste, des premières saisons, qui imposait un « rire de tout » programmatique, a progressivement évolué vers un rire un peu gras, plus proche du sardonique que de l’hilarité libératrice. Les ruptures de ton et les coups de boutoir sanguinolents sont ici plus mécaniques, moins excitants dans leur manière de secouer les frontières entre le bon et le mauvais goût. Reste le plaisir d’un bronx amoral, désorganisé, jubilatoire, d’une épopée qui aura étourdi la pop culture comme une grande bouffée de nicotine.

Série créé par Sam Catlin, Evan Goldberg et Seth Rogen. Avec Dominic Cooper, Joseph Gilgun, Ruth Negga. ***

Vendredi 29/5, 20h30, Be Séries.

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