Critique

[À la télé ce soir] Mr Robot (saison 1)

Rami Malek dans la série Mr Robot © Virginia Sherwood/USA Network

Pas la série la plus simple d’accès de ces dernières années, mais son pedigree particulier mérite largement qu’on s’y attarde.

On se méfiait, honnêtement. Parce que Christian Slater figurait au générique et qu’en général, depuis une dizaine d’années, ses choix sont strictement synonymes de catastrophes. On se méfiait aussi parce que le piratage informatique donne souvent naissance à des soupes narratives portées par des claviers qui s’affolent, des lignes de codes obscures et des intrigues auxquelles on peine à croire ou à s’intéresser. Même l’immense Michael Mann s’était cassé les dents sur le sujet, avec un décevant Black Hat. La surprise n’en fut que plus réjouissante, tant Mr Robot, lancé au début de l’été 2015 par la chaîne USA Network, est parvenu à contourner ces écueils, notamment grâce à son traitement plus réaliste du hacking. Un Golden Globe de la meilleure série dramatique est d’ailleurs venu couronner cette réussite.

Il y est question d’Elliot, un jeune hacker (Rami Malek, complètement hypnotique) aux airs de fantôme et aux yeux globuleux qui, le jour, bosse pour une société de protection informatique, tout en se transformant la nuit en une sorte de cybersuperhéros discret et hargneux. Recruté par une société secrète -une version plus ou moins ressemblante d’Anonymous-, Elliot va devoir apprivoiser le chef de l’organisation, Mr Robot (Slater, qui fait le boulot, sans plus), et combattre avec lui le tentaculaire holding E-Corp. Une mission qui tombe à pic, puisque le jeune homme est supposé s’occuper de la sécurité informatique du groupe…

Si la saison 2 de Mr Robot, qui s’écoule cet été même sur USA Network, peine à renouveler l’intensité d’une première saison époustouflante (et alors qu’une troisième vient d’être officiellement confirmée), on ne boudera pas son plaisir ici. Fascinants, tendus, déstabilisants, les dix premiers épisodes de cette série imaginée par le quasi-débutant Sam Esmail musclent leur ADN de thriller à coups de considérations philosophico-sociétales incisives, tout en permettant à quelques personnages hors du commun de se dessiner. Esmail joue ainsi entre conscient et inconscient, surfant sur les troubles mentaux d’Elliot pour figurer un monde ou mythes et réalité se chevauchent, sur fond de capitalisme vampire. Autant l’avouer: Mr Robot n’est pas la série la plus simple d’accès de ces dernières années, mais son pedigree particulier mérite largement qu’on s’y attarde.

D.R.

SÉRIE USA NETWORK CRÉÉE PAR SAM ESMAIL. AVEC RAMI MALEK, CHRISTIAN SLATER, PORTIA DOUBLEDAY. ****

Dès ce mercredi 31 août à 20h20 sur La Deux.

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