Critique

[à la télé ce soir] Meufs de cité

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Quatre jeunes femmes de la troisième génération issue de l’immigration disent ce que signifie d’être fille dans un monde de mecs.

Camilya, Sarah, Imane et Kamba vivent dans la banlieue, en région parisienne. Des toponymes barrés par l’infamie que charrie une actualité toujours sensationnelle, une réalité borderline et une difficulté endémique à sortir des deux extrêmes de ce prisme des représentations: venir de banlieue, c’est une condamnation à vie. Ces quatre jeunes femmes se voient offrir une occasion de parler, sans être interrompues, de leur réalité. Ces filles de la troisième génération issue de l’immigration disent ce que signifie d’être fille dans un monde de mecs. « Meufs de cité » est bien plus qu’une étiquette, c’est une appellation qu’elles revendiquent, car elles y reconnaissent l’aspect constitutif de leur identité complexe. Leurs luttes aux multiples adversités quotidiennes ont forgé leur manière de s’imposer. À leur famille, à la société, à leurs propres rêves aussi. Négocier en permanence avec l’apparence, la réputation, les codes et continuer d’exister. Ce récit choral, d’une grande beauté intrinsèque et d’une sincérité fulgurante, pèche sans doute par un manque de liant structurel, préférant l’addition de récits individuels qui fleurent bon, parfois, le récit méritocratique, au détriment du collectif. Même si ce collectif s’avère souvent un piège qui se referme à double tour.

Documentaire de Bouchera Azzouz. ***(*)

Lundi 25/01, 22h45, France 2.

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