Critique

[à la télé ce soir] Mae West: une star sulfureuse

© Courtesy of General Photograph
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Récit d’une féministe pionnière et singulière.

« Elle a ouvert la voie à toutes les femmes d’exception qui ont osé se montrer sexy. Comme Cher, Madonna, Rihanna et Beyoncé« , déclare un spécialiste de la mode. « C’était une gangster sexuelle« , dit d’elle Dita von Teese. Quand Mae West, fille d’un boxeur professionnel et d’une immigrée bavaroise, effectue ses débuts au cinéma à 40 ans, ses pièces ont été censurées, elle a fait de la prison et est une rebelle notoire. La Paramount, au bord de la faillite, est malgré tout prête à courir le risque avec cette croqueuse d’hommes et de diamants qui remplit les salles et n’est pas du genre à jouer longtemps les seconds couteaux. « On ne vit qu’une fois mais si on le fait correctement, c’est suffisant« , avait coutume de dire Mae West. Le documentaire de Sally Rosenthal et Julia Marchesi raconte l’actrice la mieux payée des États-Unis au milieu des années 30. Le gilet de sauvetage à son nom et la démarche la plus atypique du cinéma américain avec celle de John Wayne. Il brosse surtout le portrait d’une femme qui parodiait une sexualité masculine débridée. À l’opposé du sexisme ambiant. Qui écrivait ses rôles et envoyait en ce faisant un message révolutionnaire. Dramaturge à Broadway, star à Hollywood, femme d’affaires et icône. Récit d’une féministe pionnière et singulière.

Documentaire de Sally Rosenthal et Julia Marchesi. ***(*)

Dimanche 7/3, 23h05, Arte.

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