Critique

[à la télé ce soir] Le Tunnel maudit

© Vano Arsenishvili
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Contemplatif et dépourvu de commentaire, ce documentaire raconte l’irruption de la modernité et de la mondialisation dans une région aux paysages splendides où le temps semble depuis longtemps s’être arrêté.

Petit village à flanc de montagne dans le Caucase géorgien relié au monde par une vieille ligne de chemin de fer, Zvaré est en émoi. Le patelin se trouve sur le tracé de la nouvelle route de la soie et la circulation des trains ultrarapides nécessite le percement d’un tunnel et la fabrication d’un viaduc. Tandis que des ouvriers chinois sous-payés s’activent dans le mystère et des conditions précaires, les habitants, à peine tenus au courant de ce qui se trame, craignent les éboulements mais plus encore de perdre leur maison et leur lopin de terre. Contemplatif et dépourvu de commentaire, le documentaire de Nino Orjonikidze et Vano Arsenishvili raconte l’irruption de la modernité et de la mondialisation dans une région aux paysages splendides où le temps semble depuis longtemps s’être arrêté. Il y a Nodar, le chef de gare qui se bat contre les ours et dont le bureau sert de café du commerce, Gotcha, un autiste fasciné par les trains et la doyenne, Eteri, bon pied bon oeil malgré ses 90 ans bien tassés. Un voyage à la lenteur revendiquée.

Documentaire de Nino Orjonikidze et Vano Arsenishvili. ***(*)

Mercredi 10/03, 00h05, Arte.

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