Critique

[À la télé ce soir] Le Tueur de l’ombre

© MISO FILM
Nicolas Bogaerts Journaliste

La première version de Den som dræber (Traque en série), titre original de ce polar scandinave pur jus, date de 2011. La série était alors une sorte d’anthologie articulée en cinq histoires de deux épisodes chacune, suivant un policier et un profiler sur les traces de serial killers.

Ce reboot privilégie l’axe d’une seule histoire: celle de Jan Michelsen, policier sombre et méticuleux qui, enquêtant sur la disparition de la jeune Julie, six mois plus tôt, parvient à déterrer une histoire vieille de dix ans, classée sans suite mais présentant un modus operandi similaire. Alors qu’une nouvelle victime vient tout juste, de disparaître et ayant acquis la certitude que les deux affaires sont liées, il se fait aider par une profileuse, Louise Bergstein, pour tenter de cerner la personnalité du mystérieux récidiviste. La série réussit d’entrée à installer son ambiance pesante et mélancolique: la réalisation soigne ses plans, les dialogues vont à l’essentiel, les émotions s’engouffrent dans les silences pesants et les gestuelles soupesées. Par couches successives, tressaillements, sursauts et petits pas, l’enquête s’engouffre dans l’âme du tueur. Certains épisodes tournent autour du pot, déploient les fausses pistes suivies ou écartées par le duo d’enquêteurs, mais ces digressions participent d’une volonté d’épaissir l’atmosphère, de rendre palpable ce qui la rend irrespirable: la violence envers les femmes, la prédation et le trauma érigés en système.

Série créée par Ina Bruhn. Avec Kenneth M. Christensen, Natalie Madueño. ***(*)

Jeudi 10/09, 20h55, Arte.

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