Critique

[à la télé ce soir] Le Prix de la paix

© SRF/SAVA HLAVACEK
Nicolas Bogaerts Journaliste

Un récit équilibré, élégant, porté par un casting à la hauteur des enjeux.

Petra Biondina Volpe, réalisatrice de cinéma qui, avec son film L’Ordre divin (2017) avait déjà mis en scène les conservatismes de la société suisse face à l’acquisition, très tardive (en 1971), du vote par les femmes touche ici un autre angle mort de la nation helvétique: l’immédiat après-Seconde Guerre mondiale. Au-dedans et dans les contours de cette saga familiale démarrée, comme de juste, sous les auspices d’un mariage, Le Prix de la paix confronte l’attitude ambivalente de la Suisse face aux horreurs du Reich, les nazis planqués après la défaite, l’opportunisme mercantile né de la victoire alliée et de l’arrivée de G.I. de ce côté-là des Alpes, mais aussi l’accueil des réfugiés et des déportés, la traque des criminels. À la manière d’Un village français, la série fait peu de concession à la bonne image que serait tentée d’alimenter une nation qui a pris sa part, par ses silences, ses lâchetés, son cynisme, son ambition ou sa complaisance, à l’avènement de l’abominable. Et livre un récit équilibré, élégant, porté par un casting à la hauteur des enjeux.

Série créée par Petra Biondina Volpe. Avec Annina Walt, Max Hubacher, Dimitri Stapfer. ***(*)

Jeudi 25/03, 20h55, Arte.

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