Critique

[à la télé ce soir] La Flèche brisée

© DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Un beau film humaniste défiant courageusement les codes de son temps.

Signé par un réalisateur prolifique et excellant dans le genre populaire du western (La Dernière Caravane, 3 h 10 pour Yuma, La Colline des potences), La Flèche brisée ne se contente pas d’offrir un remarquable spectacle: il fut, en 1950, le premier film made in Hollywood présentant la population amérindienne avec une base ethnologique sérieuse, et un regard remettant en cause les clichés. Centré sur le grand chef apache Cochise et sa rencontre (réelle) puis son amitié avec l’éclaireur blanc Thomas Jefferson Jeffords, le scénario évoque la guerre qui fit rage au tournant des années 1860 et 1870. Il fut écrit par Albert Matz, blacklisté lors de la chasse aux sorcières maccarthyste. Certes, face au grand James Stewart, c’est un acteur blanc -Jeff Chandler- qui incarne (fort bien) Cochise. Mais critiquer cela aujourd’hui, au nom d’une morale rétrospective simpliste serait vain. Il faut voir et revoir La Flèche brisée, beau film humaniste défiant courageusement les codes de son temps.

Western de Delmer Daves. Avec James Stewart, Jeff Chandler, Debra Paget. 1950. ****(*)

Lundi 22/03, 20h55, Arte.

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