Critique

[À la télé ce soir] Jour polaire

Leïla Bekhti et Gustaf Hammarsten dans la série Jour polaire. © DR
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Sans révolutionner le polar nordique, la série Jour polaire se positionne ainsi dans la colonne des bons crus du genre.

Déjà, il y a Leïla Bekhti. La comédienne française, révélée par Tout ce qui brille, fait partie de ces actrices qui dominent un écran. C’est ce qui a attiré Mans Marlind et Bjorn Stein, les créateurs de Jour polaire, qui avaient le souvenir d’une Leila Bekhti intense et juste dans Un prophète. Problème: sa maîtrise bancale voire inexistante de l’anglais, langue indispensable dans ce dispositif international. Un écueil qui ne les a pourtant pas empêchés de confier le rôle à la jeune femme, laquelle incarne ici Kahina Zadi, lieutenant de police au passé familial trouble, bientôt embarquée dans une affaire pour le moins étrange. Un homme vient en effet d’être assassiné d’une curieuse et assez sordide manière: attaché aux pals d’un hélicoptère à Kiruna, dans le nord de la Suède. Sa tête a littéralement explosé. Vérifications faites, la police locale découvre qu’il s’agit d’un Français. Et c’est Kahina, en pleine détresse familiale, que Paris va dépêcher sur place. Elle y fera connaissance avec les méthodes des autorités locales et de son procureur discret, mais également avec la luminosité qui, en cette période de l’année, n’a aucune pitié pour celui ou celle qui aimerait dormir. Épuisée, la policière relie les premières pièces du puzzle: le meurtre, puis les meurtres, seraient liés d’une manière ou d’une autre à la communauté indigène, les Samis, victimes d’une oppression sourde de la part des Suédois. Meurtres atroces, choc des cultures, méthodes d’enquête réalistes: on retrouve bien la patte de Marlind et Stein, à qui l’on doit l’extraordinaire série suédo-danoise Brön. Les ingrédients sont assez identiques et le résultat plutôt captivant, même si les ficelles (notamment cette immersion dans la culture sami, avec ses chamanes, ses chants traditionnels, mais également les flash-back un peu poussifs sur le passé familial de Kahina) semblent parfois un peu trop apparentes. On se laisse néanmoins porter par l’interprétation de Leïla Bekhti, dont on devine -elle l’a admis en interview- qu’elle était elle-même épuisée par l’absence de nuit dans une partie hyper septentrionale de la Suède -ce qui, forcé- ment, donne des images assez éblouissantes. Sans révolutionner le polar nordique, Jour polaire se positionne ainsi dans la colonne des bons crus du genre.

SÉRIE SVT1 ET CANAL+ CRÉÉE PAR MANS MARLIND ET BJÖRN STEIN. AVEC LEÏLA BEKHTI, GUSTAF HAMMARSTEN, PETER STORMARE. ***(*)

Ce samedi 31 décembre à 20h30 sur Be Séries.

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