Critique

À la télé ce soir: Jimi Hendrix, Hear My Train a Comin

Jimi Hendrix © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Ce documentaire de Bob Smeaton repose avant tout sur les témoignages des proches de Jimi Hendrix. Ses musiciens Mitch Mitchell et Noel Redding du Jimi Hendrix Experience, ou encore Billy Cox avec qui il forma le Band of Gypsys.

Il n’a sorti que quatre albums de son vivant mais plus d’un millier (en comptant les enregistrements non officiels) ont vu le jour depuis sa mort. Il continue de vendre entre 500.000 et un million de disques par an. Et ses chansons apparaissent dans des blockbusters d’animation (Les Minions) quand elles ne sont pas utilisées dans des pubs pour du parfum (Chanel)… Quarante-cinq ans après sa disparition à 27 piges par overdose médicamenteuse, Jimi Hendrix incarne toujours l’archétype du guitar hero. Dans son troisième documentaire sur le bonhomme (après Band of Gypsys, récompensé d’un Grammy, et Voodoo Child), Bob Smeaton raconte en long et en large plutôt qu’en travers l’histoire d’un des musiciens les plus importants du XXe siècle. Celle d’un gamin de Seattle qui a révolutionné la gratte électrique et en a repoussé les limites. Celle d’un homme timide à la ville, flamboyant à la scène, qui a pressenti presque toutes les inventions du rock moderne.

Hendrix, c’est le spectacle, l’excentricité et les coups d’éclat. Des solos derrière la tête ou avec les dents. Une guitare en feu à Monterey. Une réécriture à Woodstock de l’hymne américain, bande-son en lambeaux d’un pays dont elle reflète l’ambiance à l’époque. C’est aussi une enfance difficile, une cheville cassée qui le libère de l’armée et lui permet de faire ses débuts dans le Chitlin’ circuit, celui des salles de concerts réservées aux Noirs, où il accompagne Sam Cooke, les Isley Brothers et Little Richard.

Jimi Hendrix: Hear My Train a Comin repose avant tout sur les témoignages de ses proches. Ses musiciens Mitch Mitchell (batteur) et Noel Redding (bassiste) du Jimi Hendrix Experience, ou encore Billy Cox avec qui il forma le Band of Gypsys. Ses managers et ingénieurs du son. Mais aussi des copines et parents. Notamment son père, qui ne l’a pas vu naître, et qui l’a récupéré alors que sa mère dont il était séparé l’avait confié à une amie de la famille. Ce père qui lui a offert sa première guitare électrique et dans la collection de disques duquel (Robert Johnson, B.B. King, Howlin’ Wolf…) le futur prodige a fait son éducation musicale. Paul McCartney, Steve Winwood, Billy Gibbons et des historiens de la musique sont aussi de la partie pour portraiturer ce fan de Chuck Berry qui ne se séparait jamais de son instrument (même pour aller au cinéma). Bâti sur des images d’archives, de concerts et d’interviews, Hear My Train a Comin est une véritable ode à James Marshall Hendrix et son génie. Dommage qu’elle n’évoque pas davantage ses facettes les plus sombres.

DOCUMENTAIRE DE BOB SMEATON.

Ce samedi 1er août à 22h15 sur Arte.

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