Critique

[à la télé ce soir] Hervé Guibert, la mort propagande

© HERVÉ GUIBERT
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Son apport à la littérature, à la photographie, à la communauté gay et à la connaissance de la maladie divise. Hervé Guibert n’en reste pas moins, 30 ans après sa mort, une figure intellectuelle et homosexuelle inoubliable de la génération sida.

Guibert n’a pas seulement écrit son calvaire et son anéantissement comme d’autres l’avaient déjà fait avant lui, il l’a montré. Sa maladie est devenue une image choquante et spectaculaire. Singulier, alimenté par des extraits de ses textes et lettres, le documentaire de David Teboul retrace la vie d’un écrivain qui, devant sa caméra, s’est battu contre la mort. Guibert y raconte le corps de vieillard qui a pris possession du sien à seulement 35 ans, la déperdition des forces et l’écriture, un compagnon. Il se filme nu, maigre, au bout du rouleau. « Je crois que j’ai aimé ce virus. Pas parce qu’il me détruisait, mais parce qu’il m’a transformé. Il m’a fait faire un bond. Mais maintenant, j’ai envie de le jeter. Ras-le-bol. Que ça s’arrête… » Dur, cru, déchirant et poétique à la fois.

Documentaire de David Teboul. ***(*)

Mercredi 01/12, 23h05, Arte.

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