Critique

[à la télé ce soir] Germinal

© THIBAULT GRABHERR / FTV / BANIJAY
Nicolas Bogaerts Journaliste

Après quelques adaptations au cinéma, Germinal, le chef-d’oeuvre d’Émile Zola, fait l’objet d’un lifting pour réussir la double contrainte de coller à l’actualité sociale de ces dernières années tout en lissant le récit de sa brutalité initiale.

Lisse, cette version de Germinal l’est certainement. Prétendre moderniser un classique est périlleux quand le résultat final consiste à diluer son propos politique, travestir sa réalité historique au profit de formes proprettes, ôtant toute radicalité aux images et aux situations. Les maisons d’ouvriers sont joliment décorées, éclairées. Le patron, Hennebeau, est moins méchant que contraint d’obéir (déjà!) aux lois de la compétitivité. Les mineurs Maheu, Chaval et même Lantier sont mûs par des considérations personnelles étriquées, plutôt que par une révolte collectivement construite. Les personnages féminins, Maheude, Catherine, Mme Hennebeau, sont en retrait. La tension est palpable dans les scènes souterraines mais au bout du compte, on est plus proche de Lorànt Deutsch que de Ken Loach.

Minisérie créée par Julien Lilti. Avec Thierry Godard, Alix Poisson, Guillaume de Tonquédec. **(*)

Mercredi 27/10, 21h05, France 2.

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